Voyage de la royauté belge en RDC

Voyage de la royauté belge en RDC
Le 7 juin 2022, le roi des Belges, Philippe de Belgique et son épouse, la reine Mathilde de Belgique, sont arrivés à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC). Leur séjour dans l’ancien Congo belge a duré six jours. Le Roi a rencontré et serré la main du président congolais, Félix Tshisekedi. Philippe a exprimé ses regrets pour les actions passées de son pays en RDC, comme il l’avait fait auparavant en 2020. Bien qu’il soit le premier responsable belge à le faire, il n’a pas encore présenté d’excuses officielles. Philippe a également restitué un masque traditionnel d’initiation au Suku à Tshisekedi, qualifiant l’action de « prêt à durée indéterminée ». Voici quelques informations sur l’histoire de la Belgique en RDC, y compris le récent voyage de la royauté belge en RDC.

L’ère du Congo belge

L’implication de la Belgique avec la République démocratique du Congo et sa région a commencé en 1885 lorsque les dirigeants européens de l’époque se sont réunis à la Conférence de Berlin pour se partager certaines parties de l’Afrique. Le roi Léopold II a reçu le bassin du Congo, qu’il a pris comme sa propriété privée et a nommé l’État indépendant du Congo.

Le règne personnel de Léopold sur le Congo a duré 23 ans et s’est terminé en 1908. Pendant cette période, les habitants du territoire devaient fournir du caoutchouc à la Belgique pour en tirer profit. Ils ont reçu des menaces selon lesquelles les autorités kidnapperaient les femmes et les enfants de leur village, et s’ils ne fournissaient pas le caoutchouc souhaité, la transaction se terminait par des mains et des pieds coupés. Des méthodes violentes comme celles-ci se sont étendues à l’extraction d’autres ressources, telles que l’ivoire. Léopold a également attribué plusieurs régions de l’État indépendant du Congo en concessions à des entreprises privées, un énorme avantage financier pour lui.

En 1908, l’État indépendant du Congo est devenu le Congo belge après l’indignation entourant les conditions injustes dans la région. Après la Première Guerre mondiale, de nombreuses sociétés privées américaines et européennes ont développé des plantations dans la colonie. C’est là que les Congolais de souche travaillaient dans le cadre de contrats de quatre à sept ans. De plus, le travail forcé a conduit à la construction d’installations publiques telles que des routes, des bâtiments et des voies ferrées.

Après des décennies de rébellion et de protestation, la colonie a obtenu son indépendance de la Belgique en 1960 et est devenue la République démocratique du Congo.

Époque postcoloniale et pauvreté

La République démocratique du Congo a constamment souffert d’une pauvreté endémique. Elle se classe 179e sur 189 sur l’indice de développement des Nations Unies et en termes de revenu personnel, la RDC est le pays le plus pauvre du monde. La malnutrition et le manque d’accès à l’eau potable sont des problèmes courants.

L’aide extérieure de la Belgique

Le ministère des Affaires étrangères, du Commerce extérieur et de la Coopération au développement du Royaume de Belgique décrit la RDC comme son pays partenaire le plus important. La Belgique est active dans certains secteurs de la RDC, notamment l’agriculture, la santé, les infrastructures et l’éducation. Le programme indicatif de coopération disposait d’un budget de 75 millions d’euros par an entre les années 2010 et 2013. Il se concentrait sur les secteurs susmentionnés de la nation africaine.

Les responsables et ministres belges montrent un soutien continu pour aider la RDC, en veillant à ce qu’ils mettent de côté des fonds annuels pour le pays.

Alors que les rencontres et les activités entre les dirigeants belges et congolais se poursuivent, une voie vers des partenariats et des investissements entre les deux nations s’ouvre. Le président de la RDC Tshisekedi a déclaré qu’il se concentrait sur la coopération pour attirer les investissements et améliorer les soins de santé et l’éducation dans son pays avec le voyage de la famille royale belge.

Le roi Philippe est l’un des nombreux dirigeants de pays européens qui se sont penchés sur le passé colonial néfaste de leur pays. Le voyage de la royauté belge en RDC a donné lieu à une cérémonie au Parlement congolais. Le roi Philippe a également prononcé un discours devant des étudiants universitaires dans la ville méridionale de Lubumbashi. Il a déclaré: « Nous n’oublions pas le passé, nous regardons vers l’avenir », a rapporté DW. Le voyage de la royauté belge en RDC devrait être un pas positif dans la bonne direction pour atténuer les torts du passé.

– Sophie Buibas
Photo : Flickr

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