Un programme étape par étape aborde la santé mentale au Liban

Programme étape par étapeDans la lutte contre la pauvreté, les soins de santé constituent un facteur important d’amélioration de la vie des individus. Un aspect de la santé que les gens négligent souvent en raison de la priorité des besoins immédiats, du manque de ressources ou de la stigmatisation sociale est la santé mentale. Avec le début de la pandémie de COVID-19, qui a forcé la société à interagir de plus en plus virtuellement, et des situations instables dans des pays où l’accès à long terme à des professionnels formés n’est peut-être pas une option, les communautés accueillent favorablement un service virtuel qui offre un soutien en santé mentale. Le programme Step-by-Step fait une différence pour la santé mentale au Liban.

Programme étape par étape

Ces dernières années, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a accordé la priorité aux services de santé mentale. Il a prolongé son plan d’action en santé mentale (2013-2020) jusqu’en 2030 dans l’espoir d’augmenter la couverture et les services liés à la santé mentale.

L’OMS a créé Step-by-Step en 2015 avec de nombreux partenaires tels que le Ministère de la Santé Publique du Liban et la Fondation d’Harcourt. Le programme dessert le Liban, en particulier les réfugiés syriens.

L’objectif du programme est de remédier aux disparités dans les traitements dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Une option virtuelle pour rechercher un soutien en santé mentale offre un espace privé autoguidé sans jugement sociétal et atteint potentiellement des groupes plus importants dans des zones avec connexion Internet mais sans installations de traitement professionnelles.

Un programme appelé Problem Management Plus de l’OMS a précédé la version actuelle de Step-by-Step. Ce système initial ciblait une gamme de problèmes de santé mentale et fournissait un traitement par l’intermédiaire d’un facilitateur. Le programme actuel Step-by-Step a utilisé les commentaires du programme Problem Management Plus. Step-by-Step cible désormais principalement la dépression et se concentre sur une « activation comportementale » simple et adaptative comme moyen de traitement.

Santé Mentale au Liban

Le programme Step-by-Step a commencé au Liban où il reste une grande disparité dans l’accès et la réception des traitements de santé mentale. La disparité est due à un manque de ressources, à un afflux important de réfugiés et à la stigmatisation sociale. Le Liban est un pays du Moyen-Orient situé le long de la côte près de la mer Méditerranée. Il borde la Syrie et Israël et, par conséquent, voit un afflux important de réfugiés syriens. L’OMS espère résoudre les problèmes de santé mentale au Liban grâce au nouveau modèle numérique adapté aux différents groupes au Liban.

L’OMS et ses partenaires ont réalisé deux essais contrôlés randomisés avec la population libanaise et des réfugiés syriens, respectivement, et ont trouvé des résultats positifs pour résoudre les problèmes de santé mentale. Après l’achèvement de l’essai, les partenaires de l’OMS ont continué à fournir le service à l’ensemble de la population libanaise afin de recueillir davantage de données avant de mettre en œuvre le programme ailleurs.

Défis actuels

Dans le passé, le Liban a connu des difficultés politiques et économiques et l’apparition de la pandémie de COVID-19 a aggravé la situation. L’explosion de Beyrouth en août 2020 a également exacerbé les problèmes liés à la santé et à la santé mentale au Liban. Actuellement, en raison de l’effet combiné de ces problèmes, il y a une pénurie de médicaments pour traiter les troubles de santé mentale. En raison du manque d’approvisionnement, les médicaments sont devenus de plus en plus chers ces dernières années. Alors que 74% du Liban est confronté à la pauvreté, selon les données de l’ONU de septembre 2021, les limites d’accès aux traitements pour la santé physique et mentale au Liban sont de plus en plus préoccupantes.

De même, en raison de la proximité de la Syrie, la crise des réfugiés a un impact significatif sur le Liban, attirant de nombreux réfugiés qui ont également besoin d’accéder à des services de santé mentale au Liban. Les événements internes en Syrie ont entraîné le déplacement de 13,4 millions de Syriens et, inévitablement, les traumatismes associés à la violence du pays. Des études de recherche antérieures indiquent des risques plus élevés de troubles mentaux chez les réfugiés, en particulier les femmes et les enfants. Les estimations depuis le début de la crise syrienne indiquent que plus de 2 millions de personnes en Syrie luttaient contre la dépression et l’anxiété.

Étape par étape pour les réfugiés syriens

L’OMS et ses partenaires ont achevé l’essai contrôlé randomisé syrien dans le cadre de la recherche initiale de Step-by-Step en décembre 2020, avec des résultats positifs qui reflétaient les essais des civils libanais. Sur les 569 participants adultes syriens à l’essai, les femmes représentaient 58,3 % de ces participants, un facteur notable compte tenu de la connaissance préalable des effets de la santé mentale sur les femmes et les enfants.

Les participants ont accédé au programme à l’aide d’appareils mobiles ou de navigateurs Web. Le programme étape par étape consiste en «[five] des séances d’histoires illustrées avec des enregistrements audio du texte pour favoriser l’accessibilité » et des recommandations de diverses pratiques à adopter en réponse aux problèmes de santé mentale. Les personnes qui ont utilisé le programme ont noté « des améliorations des symptômes d’anxiété, de stress post-traumatique, de bien-être et de problèmes personnels, toutes les améliorations étant maintenues lors d’un suivi de 3 mois », déclare l’OMS.

Compte tenu des difficultés persistantes que vivent les Syriens et de la pénurie de médicaments au Liban, Step-by-Step a le potentiel de faire progresser la santé mentale au Liban. L’OMS et ses partenaires continuent de mettre en œuvre le programme au Liban dans l’espoir d’étendre éventuellement le programme à d’autres pays qui s’adressent à des populations spécifiques. Après une expansion réussie, le programme commencera à combler les lacunes en matière de traitement de la santé mentale dans les pays à revenu faible et intermédiaire.

– Kaylee Messick
Photo : Flickr

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