Pauvreté, catastrophes naturelles et migration climatique en Asie centrale

Migration climatique en Asie centrale
Environ 1% du monde vit dans une zone climatique chaude, provoquant une augmentation inquiétante des migrations climatiques en Asie centrale. Selon la Banque mondiale, une augmentation des catastrophes naturelles pourrait forcer 216 millions de personnes à migrer dans leur propre pays d’ici 2050. La probabilité accrue de phénomènes climatiques extrêmes et de migration climatique entraîne une multitude d’autres problèmes, dont la pauvreté. Les événements météorologiques violents perturbent de manière disproportionnée des zones déjà appauvries. Les communautés rurales dépendent généralement de l’agriculture et subissent le plus de dévastation lorsque des conditions météorologiques extrêmes ravagent leur industrie, leurs revenus et leurs actifs. Ces groupes de personnes décident de se déplacer en raison de l’augmentation des conditions météorologiques extrêmes, créant un phénomène appelé migration climatique.

Catastrophes naturelles en Asie centrale

En Asie centrale, la majorité de la population vit dans les zones rurales. L’agriculture représente environ 10 à 45 % du produit intérieur brut (PIB) du pays et environ 20 à 50 % de la population active. Le gouvernement n’ayant pas réagi aux catastrophes naturelles dans ces régions, beaucoup ont eu recours à la migration pour un travail moins volatile. Tous les pays d’Asie centrale subissent des effets similaires dus aux intempéries et à une augmentation des catastrophes naturelles. La dégradation des terres, le stress hydrique et la désertification pourraient continuer de s’aggraver. À son tour, cela conduira de nombreuses personnes dans les zones touchées à migrer et entraînera une augmentation de la pauvreté. Heureusement, l’Ouzbékistan ouvre peut-être la voie à l’atténuation des facteurs conduisant à la migration climatique et à la pauvreté.

Ouzbékistan : prendre les devants

Les experts considèrent l’Ouzbékistan comme l’un des pays les plus soumis au stress hydrique en raison de sa position proche du désert de Gobi. Les sécheresses et autres phénomènes météorologiques extrêmes conduisent à des ressources en eau limitées et à la dégradation des terres. Cela a un impact considérable sur l’industrie agricole, en particulier dans les communautés appauvries. En 2019, 11% de la population en Ouzbékistan vivait en dessous du seuil de pauvreté national. Comme dans d’autres pays d’Asie centrale, les citoyens ruraux migrent vers les zones urbaines pour éviter des catastrophes climatiques dévastatrices sur le plan agricole et pour s’améliorer économiquement. En conséquence, de nouveaux chiffres devraient atteindre 200 000 migrants déplacés et réfugiés climatiques, soit plus du triple du montant en 2018. Cependant, un récent dialogue politique en Ouzbékistan cherche à lutter contre les conséquences météorologiques extrêmes en accélérant la transition vers une économie verte.

L’Ouzbékistan pourrait être le premier pays d’Asie centrale à rechercher des solutions. En tant que tel, il pourrait devenir un leader dans la région pour résoudre les problèmes de migration climatique et de pauvreté. En août 2021, le gouvernement ouzbek a lancé une série intitulée Croissance verte et changement climatique qui continuera d’accélérer la transition du pays vers une économie verte. Le groupe comprend des représentants du gouvernement, des décideurs, des experts en environnement et des membres de la société civile cherchant à atténuer la vulnérabilité de la région aux événements météorologiques. Le gouvernement d’Ouzbékistan a également exposé ses objectifs et priorités dans la Stratégie sur le changement climatique 2021-2023. Une grande partie de cette stratégie consiste à atténuer et à s’adapter à l’augmentation des phénomènes météorologiques violents. En outre, il souligne l’importance d’aider ceux qui envisagent la migration climatique à prendre de bonnes décisions quant à leur séjour ou à leur déplacement là où ils seraient moins vulnérables.

Dernières suggestions de la Banque mondiale

Une équipe principale de recherche environnementale de la Banque mondiale a évalué la migration climatique et ses conséquences. Plus précisément, il a utilisé une approche de modélisation multidimensionnelle, en examinant trois scénarios potentiels de temps violent et de développement. Les résultats ont montré que « Sans une planification et un soutien appropriés, les personnes qui migrent des zones rurales vers les villes pourraient être confrontées à des risques nouveaux et encore plus dangereux. » Ces nouveaux risques incluent des ressources rares, telles que la nourriture et le logement selon la zone.

L’étude recommande les actions suivantes pour aider la migration climatique en Asie centrale :

  • Diminuer la pression climatique sur les individus et les moyens de subsistance, entraînant une réduction de la migration climatique globale.
  • Tenir compte de l’ensemble du cycle de migration climatique (avant, pendant et après la migration) pour prévenir les risques qui pourraient survenir.
  • Investir dans des études pour améliorer la compréhension de chaque pays de ses tendances migratoires climatiques.

Ouvrant la voie

L’Ouzbékistan est définitivement sur la bonne voie pour attirer l’attention sur les phénomènes météorologiques extrêmes qui ont un impact sur la pauvreté et la migration climatique en Asie centrale. Son gouvernement commence à peine à s’attaquer à ces graves problèmes, mais les mesures qu’il prend sont encourageantes.

– Alex Mauthe
Photo : Flickr

*