Mutilations Génitales Féminines au Cameroun

Mutilations Génitales Féminines au Cameroun
Dans la nation centrafricaine du Cameroun, de nombreuses femmes vaquent à leurs occupations quotidiennes comme on pourrait s’attendre à le voir dans la plupart des autres villes du monde. De Douala dans la région sud à la capitale de Yaoundé, tout le long du nord vers la plus petite et ancienne ville historique de N’Gaoundéré, la vie est belle, diversifiée et unique. Cependant, la pratique des mutilations génitales féminines reste un risque répandu pour beaucoup trop de femmes. Cette affliction affecte les femmes d’âges différents dans différentes tribus, régions et nations d’Afrique. La pratique des mutilations génitales féminines est un crime au Cameroun. Malgré cela, le pays n’a pas complètement éliminé cette pratique, bien que les femmes camerounaises vivent dans des environnements plus sûrs que la plupart de leurs voisins continentaux.

Taux de MGF au Cameroun

Les mutilations génitales féminines ont une longue histoire dans différentes parties du monde, notamment en Afrique, en Asie et en Australie. Les groupes de ces régions pratiquent généralement son application à des fins socioculturelles, sexuelles, possessives ou coercitives. Sa fonction reste un fléau cruel pour les 200 millions de personnes estimées qu’elle afflige et défigure dans le monde. Aujourd’hui, les MGF existent le plus souvent dans divers pays africains. Les filles âgées de 5 à 9 ans font régulièrement l’expérience de la pratique.

Pourtant, le nombre de MGF au Cameroun est nettement meilleur que celui de ses voisins. C’est particulièrement impressionnant pour un pays d’environ 27 millions d’habitants avec un âge médian d’un peu moins de 19 ans. L’une des raisons du nombre inférieur de MGF au Cameroun par rapport à d’autres pays voisins est qu’il a fait des efforts pour réduire les MGF depuis les années 1980. Cependant, les MGF sont toujours un problème répandu au Cameroun qui nécessite une attention particulière.

La persistance des MGF

Le Cameroun a mis en place le Plan d’action national de lutte contre les MGF en 2011 et a fondé le Département de la promotion et de la protection de la famille et des droits de l’enfant en 2012. Parallèlement, il a également été à l’origine de l’adoption en 2016 des « Codes pénaux civils de la République du Cameroun.  » Cependant, ni mandat ni législation n’existent pour vraiment arrêter la pratique des MGF. Les organisations non gouvernementales, les campagnes internationales de pression et de sensibilisation, ainsi que le développement humain naturel, ont conduit à des initiatives contre les MGF.

La pratique reste acceptée dans des cultures et des régions spécifiques. Les MGF sont généralement plus populaires dans le sud-ouest du Cameroun au sein de tribus telles que la communauté Ejagham ou de groupes musulmans particuliers comme les Fulbe, les Haoussas et les Arapshouas dans le nord. Des enquêtes ont montré que jusqu’à 20 % des femmes dans les communautés les plus touchées ont subi des MGF, et 85 % des MGF au Cameroun sont de type I ou de type II. Ceci est amélioré par rapport aux taux du pays au milieu des années 90, qui étaient plus proches de 40 % de femmes. Pendant ce temps, les enquêtes estiment qu’environ 1% seulement de la population nationale souffre désormais du fardeau de cette pratique, ce qui est similaire au pourcentage estimé il y a environ 20 ans.

La résurgence des MGF au Cameroun

Alors que la lutte contre les MGF se poursuit, la crise du COVID-19, les conflits civils, le ralentissement économique et les problèmes liés à la rareté des ressources ont entravé les efforts visant à réduire les MGF. De plus, les superstitions et dogmes culturels se sont avérés être des obstacles rigides dans la campagne pour mettre fin aux MGF. Avertissement de ces obstacles, 100 jeunes femmes se sont rendues à Yaoundé fin janvier et début février 2021 pour discuter de la résurgence des MGF liée au COVID-19. Les habitants de la ville et les défenseurs internationaux des droits humains ont rapidement écouté les histoires de ces femmes. Kousseri, une ville au nord, en est un baromètre. Il a récemment été témoin d’une augmentation de 8% des femmes qui ont souffert d’une forme de mutilation génitale. Comme le travail et le capital ont été difficiles à trouver pendant la pandémie, certains blâment ces conditions économiques aussi sévèrement que culturelles pour les augmentations nationales et régionales des MGF.

Organisations qui luttent pour éliminer les MGF au Cameroun

Alors que les Nations Unies et diverses organisations humanitaires continuent d’avoir un impact, il y a encore place à l’amélioration. Le président camerounais de longue date Paul Biya et son gouvernement doivent continuer à subir des pressions pour définir officiellement, illégaliser et dénoncer constitutionnellement les MGF. Des groupes comme Orchid Project luttent contre la pratique des MGF, tout en travaillant activement à l’éducation, au don et à la promotion des innovations législatives. De plus, No Peace Without Justice a été formé en 1993 pour lutter contre diverses atrocités internationales, y compris ce type de violence contre les femmes.

Le projet Orchid a obtenu le tout premier engagement gouvernemental pour mettre fin aux MGF à l’échelle mondiale du Département du développement international du Royaume-Uni, tandis que No Peace Without Justice a fondé la campagne Ban Female Genital Mutilation. Cette campagne a réussi à pousser l’ONU à adopter la résolution 67/146 le 20 décembre 2012, afin d’intensifier les efforts mondiaux pour mettre fin aux MGF. Ce travail a été essentiel pour unir et catalyser différentes nations et peuples vers l’action et l’empathie et a poussé l’ONU à une action mondiale toujours croissante contre cette violence.

Le Cameroun a fait des progrès en matière de mutilations génitales féminines au cours des années précédentes, mais une grande partie a stagné ces dernières années. Malgré l’impact négatif de COVID-19, la nation continue de se battre pour le progrès. Pour que le Cameroun atteigne son plein potentiel, tous ses citoyens devront recevoir le même respect, l’appréciation, l’amour et l’empathie. C’est ce que permettra de mettre fin aux mutilations génitales féminines au Cameroun. Ce n’est qu’alors que le Cameroun pourra fonctionner comme il se doit au niveau national et au sein de la communauté internationale.

– Trent R Nelson
Photo : Flickr

*