Mettre fin aux mutilations génitales féminines au Soudan

Mutilation génitale féminine au SoudanBien que six États africains aient adopté une législation interdisant les mutilations génitales féminines, l'État nord-africain du Soudan était à la traîne dans ces efforts. Les mutilations génitales féminines (MGF) étaient illégales dans certains États soudanais, mais les interdictions ont été largement ignorées. Sous la direction d'Omar el-Béchir, le Parlement a rejeté les recommandations visant à interdire cette pratique.

Mutilation génitale féminine

Les MGF sont définies comme des procédures qui altèrent délibérément ou causent des lésions aux organes génitaux féminins. Il est principalement réalisé sur de jeunes filles entre la petite enfance et l'adolescence et parfois sur des femmes adultes. Ces procédures ne sont pas médicales et n'offrent aucun avantage pour la santé, seulement des dommages à la femme. Il s'agit d'enlever et d'endommager les tissus génitaux féminins sains et normaux, par conséquent, il interfère avec les fonctions naturelles du corps féminin.

Les raisons des MGF varient d'une région à l'autre en raison d'un mélange de facteurs socioculturels. La procédure est systématiquement exécutée par une sage-femme sans anesthésie. Il existe quatre types de MGF. Le type un est l'ablation partielle ou totale du clitoris. Le type deux est l'ablation du clitoris et des lèvres internes. Le type trois est l'ablation de tous les organes génitaux externes ou le rétrécissement de l'ouverture vaginale. Le type quatre est tout autre type de dommage aux organes génitaux féminins, comme la brûlure, le grattage ou le perçage.

Les femmes subissent des effets à court ou à long terme. Les effets à court terme comprennent une douleur intense, des saignements excessifs (hémorragie), un gonflement des tissus génitaux, de la fièvre, des infections, des problèmes de cicatrisation des plaies. Les effets à long terme les plus dangereux et qui changent la vie comprennent des problèmes urinaires, des problèmes menstruels, un risque accru de complications à l'accouchement, la nécessité de chirurgies ultérieures ou des problèmes psychologiques.

Selon l'UNICEF, 87% des femmes soudanaises âgées de 14 à 49 ans ont subi une forme de MGF. Les MGF sont également plus répandues parmi les femmes les plus pauvres.

Actions pour mettre fin aux mutilations génitales féminines

En 2008, le Conseil national de la protection de l'enfance et l'UNICEF se sont unis pour lancer l'Initiative Saleema, qui se concentrait sur l'abandon des MGF au niveau communautaire. L'initiative a sensibilisé les femmes aux risques pour la santé et a encouragé les femmes à dire non à la procédure.

En outre, l'Assemblée générale des Nations Unies a pris des mesures en 2012 en appelant la communauté internationale à redoubler d'efforts pour mettre fin aux MGF. En 2015, la communauté mondiale a approuvé les objectifs de développement durable (ODD), qui incluent un objectif au titre de l'objectif 5 d'éliminer toutes les pratiques néfastes, telles que le mariage des enfants et les mutilations génitales féminines d'ici 2030.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'attaque au problème en mettant en œuvre des lignes directrices, des outils, une formation et une politique pour permettre aux prestataires de soins de santé d'offrir des soins médicaux et des conseils aux femmes souffrant des effets des MGF. L'OMS vise également à générer des connaissances pour encourager l'abandon des procédures de MGF. Une dernière mesure prise par l'OMS est un plaidoyer accru par le biais de publications et d'outils destinés aux décideurs.

Criminaliser les mutilations génitales féminines au Soudan

En mai 2020, le gouvernement soudanais a criminalisé les MGF et les a rendues passibles de trois ans d'emprisonnement. Mais les experts restent préoccupés par le fait qu'une loi ne suffit pas pour mettre fin à la pratique en raison des liens religieux et culturels avec la procédure.

Les liens socioculturels et religieux entourant les mutilations génitales féminines au Soudan compliquent les tentatives de mettre fin à cette pratique. La criminalisation des MGF au Soudan peut ne pas suffire à mettre fin à la pratique. Le Conseil national de la protection de l'enfance, l'UNICEF, l'Assemblée générale des Nations Unies et l'OMS prennent des mesures importantes pour éliminer les MGF ou aider les personnes déjà touchées par la pratique.

– Rachel Durling
Photo: Flickr

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