La faim en Afrique est une préoccupation omniprésente. Le problème s’est aggravé en 2020 lorsque le changement climatique et des précipitations inhabituelles ont provoqué l’invasion d’essaims de criquets en Afrique de l’Est. La région n’avait pas connu une invasion acridienne aussi extrême depuis de nombreuses années. La dernière infestation majeure du Kenya remonte à environ 70 ans. D’autre part, la Somalie et l’Éthiopie ont connu pour la dernière fois une grave invasion de criquets il y a environ 25 ans. En 2018, deux cyclones majeurs ont multiplié par 8 000 la population acridienne en Arabie saoudite et, par la suite, des vents forts ont déplacé les essaims dans la Corne de l’Afrique. En décembre 2020, un cyclone rare en Somalie a créé des groupes de criquets de plus de 15 millions par mile carré, dévorant les récoltes de 19 millions d’éleveurs et d’agriculteurs en Éthiopie, en Somalie et au Kenya. MapAction apporte la technologie géospatiale pour aider à mieux répondre à de telles crises.
Changement climatique en Afrique
En janvier 2021, le Système d’alerte précoce contre la famine a signalé que des régions de la Corne de l’Afrique étaient confrontées à des crises alimentaires en raison des essaims de criquets. Un essaim de la taille de Manhattan peut manger la même quantité de nourriture que toute la population de New York et de la Californie en une seule journée. De mars 2021 à mai 2021, le manque de précipitations dans certaines parties de l’Éthiopie a empêché les agriculteurs de préparer leurs champs pour les cultures ou d’avoir suffisamment d’herbe pour les pâturages. Les pays les plus vulnérables à l’insécurité alimentaire sont l’Éthiopie, le Soudan et le Yémen. En effet, le manque persistant de précipitations a amené des conditions sèches dans de nombreuses régions d’Afrique de l’Est.
La combinaison désastreuse des inondations et de la sécheresse, ainsi que l’infestation de criquets pèlerins, affectent durement les communautés de la région, d’autant plus en raison des effets de la pandémie de COVID-19. Avec les fermetures de COVID-19, la communication entre les organisations de secours est difficile. Depuis avril 2020, une organisation appelée MapAction travaille dans l’est et le sud de l’Afrique, « appliquant l’expertise géospatiale aux situations humanitaires » pour améliorer les résultats. L’organisation cherche à améliorer la communication entre Oxfam et ses partenaires locaux.
Analyse géospatiale
MapAction pense qu’une analyse géospatiale experte peut aider à répartir les ressources vers les populations touchées par la famine, la sécheresse et d’autres situations d’urgence. MapAction veille à ce que les intervenants de l’aide d’urgence et les agences de gestion des catastrophes aient accès à des données cruciales. Ces données permettront aux intervenants de prendre des décisions qui amélioreront la sécurité alimentaire et soulageront la faim en Afrique. L’équipe crée des modèles de carte et forme les habitants à mettre à jour les cartes. Cela permet d’informer les partenaires d’Oxfam des menaces qui pèsent sur la sécurité alimentaire, par exemple lorsque des essaims de criquets se déplacent vers de nouvelles zones. MapAction cartographie également les endroits où le travail a été effectué pour éviter que les efforts ne soient gaspillés par duplication.
Impact de MapAction
Rupert Douglas-Bate a conçu à l’origine l’idée de MapAction. Bate a formulé le concept alors qu’il « travaillait comme ingénieur des eaux d’urgence en Bosnie en 1994 ». Bate s’est rendu compte « qu’il y avait une lacune dans l’analyse cartographique pour soutenir la planification et la livraison efficaces de l’aide humanitaire ». MapAction a commencé par soutenir Oxfam et ses partenaires au Kenya et en Somalie, mais a également l’intention d’aider au Zimbabwe et en Zambie. Dans un futur proche, MapAction souhaite étendre son champ d’action au Malawi, au Mozambique, à la Namibie, à l’Angola, à l’Afrique du Sud et au Botswana.
Depuis sa création, MapAction a soutenu des milliers de groupes d’aide d’urgence dans plus de 60 crises humanitaires à travers le monde. De plus, l’organisation a aidé des millions de personnes qui risquaient de mourir de faim. L’organisation a remporté quatre Stevie International Business Awards pour l’entreprise de l’année et un prix d’excellence de l’Association for Geographic Information en raison de son assistance à Ebola en Afrique de l’Ouest.
MapAction continue de développer de nouvelles technologies pour améliorer l’efficacité de l’aide humanitaire. Dans le processus, il réduit par la suite la menace d’une famine généralisée en Afrique, empêchant des millions de personnes de sombrer plus profondément dans la pauvreté.
– Sarah Bétuel
Photo : Flickr
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