Lutte contre la traite des êtres humains en Turquie

Traite des êtres humains en Turquie
La traite des êtres humains est «le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil de personnes par des moyens inappropriés (tels que la force, l’enlèvement, la fraude ou la coercition) à des fins inappropriées, y compris le travail forcé ou l’exploitation sexuelle» selon les Nations Unies. Des personnes de tous horizons différents et des enfants de tous âges peuvent devenir des victimes de la traite des êtres humains et ce crime existe dans toutes les régions du monde. Le rapport sur la traite des personnes (rapport TIP) a déterminé que la Turquie était un pays de niveau 2 en 2020. Ces dernières années, le gouvernement du pays a fait preuve d’efforts globalement positifs pour éliminer la traite des êtres humains en Turquie, mais son classement est resté le même depuis 2013. Le le gouvernement n’a pas satisfait aux exigences dans plusieurs domaines car les procureurs et les juges manquent souvent d’expérience, les affaires sont souvent renvoyées et les victimes et les témoins ne participent souvent pas aux audiences.

Victimes de la traite des êtres humains en Turquie

Les victimes de la traite des êtres humains en Turquie sont principalement originaires d’Asie centrale et du Sud, d’Europe de l’Est, d’Azerbaïdjan, d’Indonésie, du Maroc et de Syrie. Ces dernières années, le gouvernement turc a été confronté à des problèmes concernant les Syriens déplacés qui sont devenus des victimes de la traite en raison de leur vulnérabilité. Les réfugiés syriens, y compris les enfants, participent au marché du travail qui implique la mendicité de rue.

Mesures de la Turquie pour lutter contre la traite des êtres humains

En 2002, le gouvernement turc a créé le Groupe de travail national sur la lutte contre la traite des êtres humains pour lutter efficacement et stratégiquement contre le problème. À partir de 2002, le groupe de travail national a préparé deux plans d’action nationaux dans la lutte contre la traite des êtres humains en Turquie. Les plans d’action nationaux visaient à atteindre des normes internationales appropriées dans la lutte contre la traite des êtres humains, à éliminer la traite des êtres humains en Turquie et à renforcer les relations entre les autorités gouvernementales et la communauté locale.

D’autre part, la Turquie a signé la Convention contre la criminalité transnationale organisée et son Protocole additionnel visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants en mars 2003. La Convention contre la criminalité transnationale organisée est l’instrument international central de l’action contre crime organisé. Le but de cette convention est de développer la coopération entre les pays et de lutter efficacement contre le crime organisé. L’objectif du Protocole visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants est:

  1. «Prévenir et combattre la traite des personnes, en accordant une attention particulière aux femmes et aux enfants
  2. Protéger et assister les victimes de ce trafic, dans le plein respect de leurs droits humains et
  3. Promouvoir la coopération entre les États parties afin d’atteindre ces objectifs »

De plus, la Turquie, pays de transit et de destination, est devenue signataire de la Convention du Conseil de l’Europe sur la lutte contre la traite des êtres humains en mars 2009. L’objectif principal de cette convection est de lutter contre la traite des êtres humains tout en garantissant l’égalité des sexes et la protection des droits de l’homme. La Turquie a adopté ses efforts conformément aux normes internationales et mène des actions contre la traite des êtres humains dans quatre domaines principaux: la prévention, la protection, les poursuites et la coopération.

La prévention

Pour prévenir la traite des êtres humains en Turquie, le gouvernement turc a créé la loi de 2014 sur la prévention de la traite des êtres humains et instauré une coopération entre le secteur public et le secteur privé. En 2019, 3001 membres du personnel sélectionnés ont participé à une formation axée sur la question. Aussi, un documentaire sur les victimes de la traite des êtres humains diffusé sur les chaînes nationales en 2018. Les autorités ont déclaré que la Turquie entretenait un haut niveau de coopération avec les ONG et les institutions publiques à ce sujet.

protection

Identifier et définir une victime de la traite des êtres humains est la première étape dans le domaine de la protection. En Turquie, des personnes spécialement formées exécutent des procédures d’identification. Les autorités turques ont interrogé 4 500 victimes potentielles de la traite des êtres humains; il a identifié 134 victimes en 2019. Sur la base de la réglementation, les citoyens étrangers qui ont souffert de la traite des êtres humains en Turquie doivent rester dans des abris spéciaux. Cependant, les citoyens turcs et les enfants victimes doivent être placés sous la protection du ministère de la Famille, du Travail et des Services sociaux.

Le programme de retour volontaire et sûr est un autre facteur important de protection. Le pays ne peut renvoyer la victime dans son pays d’origine que dans le cadre du programme de volontariat et de retour. La Turquie exécute le programme en coopération avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Poursuites et coopération

Les poursuites sont l’une des procédures les plus décisives en matière de lutte contre la traite des êtres humains. L’article 80 du Code pénal turc incrimine la traite des êtres humains et prévoit une peine pénale de huit à 12 ans d’emprisonnement et jusqu’à 10 000 jours d’amende judiciaire.

D’autre part, la Turquie a signé des accords bilatéraux avec le Bélarus, la Géorgie, le Kirghizistan, la Moldavie et l’Ukraine pour lutter contre la traite des êtres humains aux niveaux régional et international. En outre, la Turquie a conclu des accords de coopération en matière de sécurité avec plus de 100 pays. Tous ces accords contiennent des articles sur le développement de la coopération contre la migration illégale et la traite des êtres humains.

Conclusion

En raison de la situation géographique et des conflits régionaux, la traite des êtres humains en Turquie reste un problème. Cependant, il est important de mentionner que la Turquie prend les mesures nécessaires pour lutter contre elle. De plus, en raison de l’ampleur du crime, il est difficile de voir des résultats instantanés. La Turquie essaie de suivre les réglementations et donne la priorité à la Convention qu’elle a ratifiée en 2003.

– Tofig Ismayilzada
Photo: Pixabay

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