Lutte contre la traite des êtres humains à Trinité-et-Tobago

Traite des êtres humains à Trinité-et-Tobago
Depuis le rapport 2021 sur la traite des personnes, Trinité-et-Tobago reste sur la liste de surveillance de niveau 2 pour la traite des êtres humains. Les réfugiés du Venezuela et d’autres migrants d’Amérique du Sud sont les principales victimes de la traite des êtres humains à Trinité-et-Tobago, facilitée par les membres des garde-côtes et des douanes de Trinidad. La crise au Venezuela a poussé un grand nombre de réfugiés vénézuéliens à chercher refuge, de manière permanente ou temporaire, à Trinidad.

Les barrières culturelles et linguistiques rendent la recherche d’un emploi ou d’un logement extrêmement difficile pour les réfugiés. Cela en fait les principales victimes des programmes de traite des êtres humains. Le plus souvent, les trafiquants vendent ces victimes à des fins d’esclavage sexuel, « ou de travail forcé dans les services domestiques et le secteur de la vente au détail », selon le Département d’État américain.

Heureusement, le gouvernement intensifie ses efforts pour lutter contre la traite des êtres humains à Trinité-et-Tobago. Entre 2017 et 2020, l’unité de lutte contre la traite à Trinidad a enquêté sur 125 cas de traite des êtres humains au total, la majorité d’entre eux étant du trafic sexuel. Simultanément, l’OIM, agence des Nations Unies, aide le gouvernement de Trinité-et-Tobago à améliorer la vie des victimes.

Efforts du gouvernement

Le Département d’État américain a identifié Trinité-et-Tobago comme un pays de la liste de surveillance de niveau 2 pour la traite des êtres humains. Les pays de la liste de surveillance de niveau 2 sont des pays qui, bien qu’ils ne respectent pas pleinement les normes de la loi sur la protection contre la violence contre la traite pour éliminer la traite, font des efforts considérables pour y parvenir.

En 2011, le gouvernement de Trinité-et-Tobago a adopté la loi sur la traite des personnes. La loi criminalise le travail et le trafic sexuel avec des peines minimales de 15 ans, a rapporté le Département d’État américain. Le gouvernement a poursuivi 14 trafiquants depuis 2011, bien que les tribunaux n’aient pas condamné un seul trafiquant en vertu de la loi pendant cette période. Le gouvernement a entrepris des réformes du système judiciaire en 2019 pour remédier à l’arriéré d’affaires. Il a ouvert cinq nouveaux tribunaux avec des divisions spécialisées dans les affaires de traite des êtres humains pour rendre le système plus efficace, selon le Département d’État américain.

Trinité-et-Tobago a également créé l’unité de lutte contre la traite ou CTU. Il consacre uniquement son temps à enquêter, arrêter et poursuivre la traite des êtres humains à Trinidad. Bien que cette unité souffre de contraintes budgétaires et de personnel, elle démontre toujours un engagement à mettre fin à la traite des êtres humains.

Trinité-et-Tobago a amélioré la formation et l’éducation des agents chargés de la traite des êtres humains. « La CTU a produit un guide de poche pour les agents de première ligne » pour aider à identifier les victimes de la traite des êtres humains, rapporte le Département d’État américain. Le gouvernement a également mis en place des procédures de sélection importantes, bien que limitées, pour les immigrants afin d’identifier les personnes à haut risque de traite des êtres humains. En se soumettant à cette sélection, les immigrants ont également accès à des programmes tels que des services de traduction et des cours d’anglais langue seconde.

Efforts des agences des Nations Unies

L’Organisation internationale pour les migrants, ou OIM, est une agence des Nations Unies qui fournit des services et des conseils au gouvernement et aux migrants en matière de migration. L’OIM défend et fournit des services aux victimes de la traite des êtres humains à Trinité-et-Tobago depuis plusieurs années.

L’OIM fournit des services comprenant « l’hébergement, l’aide d’urgence, les services médicaux, la formation professionnelle et le soutien psychosocial ». Dans un cas, l’OIM a même plaidé pour la libération d’une victime de la traite des êtres humains qui a été arrêtée après avoir fui ses ravisseurs.

De plus, l’OIM fournit une aide spécialisée aux étrangers victimes de la traite des êtres humains. Il s’efforce de faire tomber les barrières culturelles et linguistiques qui empêchent les victimes de recevoir l’aide dont elles ont besoin. L’OIM a exhorté le gouvernement de Trinité-et-Tobago à continuer d’intensifier ses efforts pour lutter contre la traite des êtres humains. Il a également promis son soutien et sa coopération si nécessaire.

Prochaines étapes

En 2021, le Département d’État américain a publié des recommandations au gouvernement trinidadien dans la lutte contre la traite des êtres humains à Trinidad, notamment :

  • Mettre en œuvre de nouvelles réformes du système judiciaire pour traiter l’arriéré judiciaire.
  • Mettre en œuvre un « plan d’action national de lutte contre la traite.
  • « Entreprendre une identification, un dépistage et une protection proactive des victimes parmi les migrants, les demandeurs d’asile et les réfugiés.
  • « Améliorer la coopération entre la CTU, les procureurs, le système judiciaire et les ONG pour augmenter le nombre d’affaires qui aboutissent à un procès. »
  • « Former les forces de l’ordre et les procureurs à identifier, obtenir, préserver et corroborer de manière proactive les preuves de la traite. »

En mettant en œuvre ces réformes, le gouvernement peut protéger de manière adéquate les étrangers et les nationaux et prouver qu’il est sérieux dans la lutte contre la traite des êtres humains à Trinité-et-Tobago.

La traite des êtres humains à Trinité-et-Tobago est un problème grave. Les réfugiés vulnérables du Venezuela continuent d’affluer dans le pays en grand nombre et les trafiquants continuent de s’en prendre à eux. Heureusement, avec l’aide de l’OIM, Trinité-et-Tobago lutte contre ce problème. Rien n’indique que le gouvernement va assouplir sa réponse à la traite, continuer à mettre en œuvre les meilleures pratiques et travailler pour résoudre le problème.

-Benjamin Brown
Photo : Flickr

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