L’Union africaine annonce le déploiement historique d’un vaccin

déploiement historique du vaccinL’Union africaine (UA) a annoncé un accord qui enverra jusqu’à 400 millions de vaccins à 55 États membres. Les vaccins traverseront le continent africain en expéditions mensuelles afin de lutter contre la pandémie de COVID-19.

Le 5 août 2021, Cyril Ramaphosa, le président de la République d’Afrique du Sud a rendu public ce déploiement historique de vaccin. Il a signalé que l’UA avait acheté 220 millions de doses du vaccin COVID-19 de Johnson & Johnson en mars. Un éventuel 180 millions de vaccins supplémentaires pourront être commandés ultérieurement.

Comment l’affaire a-t-elle été conclue ?

À la lumière de la pandémie de COVID-19, l’Union africaine s’est associée à la Banque mondiale et à d’autres organisations pour soutenir l’équipe de travail sur l’acquisition de vaccins en Afrique. L’équipe vise à fournir un accès rapide aux doses de vaccin pour les populations africaines. L’équipe comprend dix membres, dont des dirigeants politiques, des ministres de la santé, des hommes d’affaires et des philanthropes de toute l’Afrique.

La Banque mondiale continuera à soutenir l’UA dans ce déploiement historique de vaccins, en fournissant des ressources qui permettront à chaque pays d’acheter et de distribuer le vaccin. Une aide supplémentaire viendra des Nations Unies. L’UNICEF aidera à gérer la livraison et la distribution à travers le continent africain.

Pourquoi Johnson & Johnson ?

Chacune des 400 millions de doses incluses dans l’accord proviendra de Johnson & Johnson.

Le calcul derrière cette décision était minutieux : comme le vaccin est offert en une seule dose, il est plus facile et moins cher à produire et à administrer. De plus, la durée de conservation relativement longue du vaccin atténuera les problèmes logistiques. Une étude récente menée en Afrique du Sud a fait état d’une efficacité élevée du vaccin J&J à injection unique, avec jusqu’à 96,2% de protection contre la mort. L’étude a également signalé une protection élevée contre les variantes Delta et Beta de COVID-19 en Afrique.

La partie la plus importante de l’accord sur les vaccins se déroulera directement à la maison – une partie du processus de fabrication du vaccin se déroulera en Afrique du Sud. Centralisée dans les installations d’Aspen Pharmacare à Gqeberha, en Afrique du Sud, cette externalisation de la production créera de nouveaux emplois qui contribueront, en partie, à la reprise économique post-pandémique.

Où en est l’Afrique

En tant que continent, l’Afrique est à la traîne en matière de taux de vaccination, ce qui a exercé une pression économique sur de nombreux pays. Les taux de vaccination illustrent également les inégalités pandémiques qui imprègnent le monde. Au 23 juillet 2021, seulement 2,2% de la population africaine avait reçu une dose de vaccin. En Amérique du Nord, plus de la moitié de la population a reçu au moins une injection.

Ces 400 millions de doses suffisent à vacciner plus d’un tiers de la population africaine. Dans le même temps, il faudra encore travailler pour que le continent atteigne son objectif de 60 % alors qu’il continue de s’adapter et de lutter contre la pandémie.

Ce nouvel accord pour introduire et produire des vaccins laisse espérer que les cas et les décès liés au COVID-19 en Afrique pourront diminuer. Cela contribue également à cimenter l’espoir que même certaines des régions les plus pauvres d’Afrique puissent se remettre de la pandémie.

Sam Dils
Photo : Wikimedia Commons

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