L’initiative Education Plus autonomise les filles en Afrique

Filles en Afrique
Le 18 juillet 2022, les dirigeants de 11 pays d’Afrique subsaharienne ont officiellement annoncé le lancement de l’initiative Education Plus, marquant une avancée significative pour l’éducation des filles et l’autonomisation des femmes. Lors d’une récente réunion au sommet de l’Union africaine en Zambie, ces dirigeants ont exprimé et garanti leur soutien. En fin de compte, l’initiative autonomise les filles en Afrique en promouvant l’éducation des femmes dans l’espoir que cet accès accru à l’éducation atténuera le VIH/SIDA dans la région.

Le VIH en Afrique subsaharienne

Malheureusement, la stigmatisation autour du VIH en Afrique crée des barrières sociales qui entravent l’accès d’une personne infectée au traitement. Les populations historiquement vulnérables, qui comprennent généralement celles qui vivent dans des pays où le VIH est une épidémie majeure, ont constamment du mal à accéder au traitement. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’épidémie de VIH affecte le plus la région Afrique de l’OMS.

Environ 25,5 millions de personnes en Afrique subsaharienne sont infectées par le VIH, selon SOS Villages d’Enfants. Cependant, les populations africaines sont confrontées à des obstacles structurels « qui accroissent leur vulnérabilité au VIH et entravent leur accès aux ressources de prévention, de dépistage et de traitement », selon l’OMS. Cela inclut « des lois qui criminalisent leur comportement, la stigmatisation, la discrimination et la violence ».

L’impact du COVID-19 sur les filles en Afrique

Le début de la pandémie de COVID-19 a forcé près de 20 millions de filles à quitter l’école dans les pays à revenu faible et intermédiaire. En particulier, l’Afrique subsaharienne a enregistré un taux élevé d’étudiantes non scolarisées, même avant le début de la pandémie. Bien que dans certains pays, comme le Ghana, de nombreux élèves se soient réinscrits à l’école, les filles représentaient la majorité des élèves qui ne se sont pas réinscrits.

La pression financière de la pandémie signifiait que de nombreuses familles ne pouvaient pas payer les coûts de l’éducation et la norme sexospécifique selon laquelle les femmes portaient le fardeau des tâches ménagères et de la garde empêchaient également les filles de se réinscrire. La pandémie de COVID-19 a également accru le risque de VIH/sida. L’initiative Education Plus s’efforcera de protéger les droits inhérents des adolescentes et des femmes à se sentir en sécurité, à rester en bonne santé et à avoir accès à l’éducation.

Réduire la prévalence du VIH

L’objectif principal de l’initiative Education Plus est d’aider à mettre fin à la pandémie de VIH en Afrique. Pour y parvenir, il est essentiel d’aider les filles à rester à l’école secondaire et d’enseigner les compétences essentielles à la vie. Selon plusieurs études, une adolescente qui termine ses études secondaires est 50 % moins susceptible de contracter le VIH. De plus, une combinaison de cet accent mis sur l’éducation avec des services supplémentaires qui autonomisent les femmes peut encore réduire ce risque.

L’initiative Education Plus plaide en particulier pour une éducation secondaire gratuite pour les hommes et les femmes en Afrique subsaharienne d’ici 2025. En outre, l’initiative appelle les écoles à intégrer «l’éducation sexuelle complète» dans leurs programmes. L’initiative appelle en outre à la protection contre la violence sexiste et à des programmes qui aident les élèves à faire la transition de l’école au monde du travail, entre autres priorités.

L’importance de l’éducation pour les filles en Afrique

Le président zambien Hakainde Hichilema a souligné l’importance de l’apprentissage, déclarant que l’éducation est « le plus grand égalisateur » et que « avec une éducation appropriée, chacun a la possibilité d’explorer son plein potentiel et de pouvoir participer au processus de développement ». Cela signifie également que les gens ont un meilleur accès à l’emploi, ce qui réduira la pauvreté et les risques de VIH dans les environnements vulnérables.

Lors du Sommet de l’Union africaine, les dirigeants ont souligné la nécessité de promouvoir les droits des femmes, en particulier de manière à aider à lutter contre la discrimination et la violence fondées sur le sexe. Les États membres de l’Union africaine espèrent que la mise en œuvre de l’initiative Education Plus aidera à lutter contre le VIH/sida. Selon la Banque mondiale, les femmes instruites sont mieux informées sur la nutrition et les soins de santé, contractent des unions conjugales plus tard dans la vie, ont des enfants en meilleure santé et « sont plus susceptibles de participer au marché du travail formel et de gagner des revenus plus élevés ».

Les pays impliqués dans l’initiative sont le Bénin, le Cameroun, l’Eswatini, le Gabon, la Gambie, le Lesotho, le Malawi, la Sierra Leone, l’Afrique du Sud et l’Ouganda. L’initiative se poursuivra jusqu’en 2025 et sera dirigée par cinq agences des Nations Unies : ONUSIDA, l’UNESCO, le FNUAP, l’UNICEF et ONU Femmes. L’autonomisation des jeunes femmes et la réduction de l’égalité des sexes est une stratégie clé pour réduire la prévalence du VIH/sida en Afrique subsaharienne.

Plus précisément, l’initiative encouragera les décideurs au niveau gouvernemental à donner la priorité aux politiques de santé et d’éducation qui placent les femmes au premier plan. De plus, cela fera pression sur les gouvernements pour qu’ils offrent un enseignement secondaire universel et gratuit à leurs citoyens. L’achèvement de l’enseignement secondaire, qui est une préoccupation encore plus urgente à la suite de la pandémie de COVID, réduira à terme le risque de contracter le VIH jusqu’à la moitié dans certains pays.

Regarder vers l’avant

Cette initiative fondée sur les droits est essentielle car elle répond aux abus et aux inégalités fondés sur le genre. Il garantira que les adolescentes et les jeunes femmes ont un accès égal à une éducation qui leur sera bénéfique à bien des égards – réduction du risque de violence domestique, promotion d’une bonne santé et établissement de la stabilité financière, entre autres avantages. Les dirigeants espèrent que cela concrétisera la promesse de l’égalité des sexes tout en s’attaquant à une épidémie importante.

– Shiloh Harrill
Photo : Flickr

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