L’impact du COVID-19 sur la pauvreté en Albanie

L'impact du COVID-19 sur la pauvreté en Albanie
Les fermetures pandémiques de 2020 ont frappé l’Albanie, une nation qui lutte toujours pour faire face aux effets d’un tremblement de terre unique survenu l’année précédente, extrêmement durement. L’impact du COVID-19 sur la pauvreté en Albanie s’est traduit par des défis économiques et sociaux aigus, mais des politiques fiscales ciblées et l’aide internationale laissent présager un avenir plein d’espoir pour l’État des Balkans.

Impact sur les secteurs les plus vulnérables

L’économie albanaise repose fortement sur les micro, petites et moyennes entreprises (MPME), qui représentent plus de 85 % de l’emploi formel du secteur privé. Sa taille réduite a accru sa fragilité face au tremblement de terre et la pandémie a rendu difficile pour les MPME l’accès aux prêts et l’utilisation des polices d’assurance. Les échecs des MPME ont entraîné une baisse significative des déclarations de revenus pour le gouvernement et une augmentation du chômage dans les secteurs socio-économiques inférieurs.

En 2019, un tiers de la population albanaise vivait avec moins de 5,50 dollars par jour, ce qui en fait le pays avec le taux le plus élevé de tous les États des Balkans occidentaux. Le COVID-19 a fini par augmenter le taux de 4 %, ce qui équivaut à 112 000 personnes supplémentaires vivant dans la pauvreté.

L’impact du COVID-19 sur la pauvreté en Albanie est particulièrement difficile pour les femmes. Non seulement plus de femmes sont confrontées à une augmentation du travail domestique non rémunéré par rapport aux hommes, mais 97,5 % des entreprises dirigées par des femmes appartiennent à la catégorie des MPME, rapporte le Financial Protection Forum. Un rapport d’ONU Femmes de 2020 a révélé que les femmes âgées de 25 à 44 ans vivant dans les zones urbaines étaient les plus exposées au risque de chômage.

Réponse internationale

Ce double coup économique et social porté aux moyens de subsistance des femmes nécessitait une action urgente pour empêcher le groupe à risque de tomber dans le chômage de longue durée. Cela aurait encore augmenté le taux de pauvreté. Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a abordé la question de l’impact du COVID-19 sur la pauvreté en Albanie à travers une série de petits projets pour les femmes à Tirana et dans d’autres municipalités. Les projets visaient également la promotion de l’égalité des rôles entre les sexes dans la famille ainsi que des mesures pour lutter contre la violence domestique et offrir un soutien psychologique aux victimes.

Le PNUD a également aidé d’autres groupes vulnérables. Des services de téléthérapie pour les personnes handicapées à la promotion de l’emploi pour les minorités ethniques, le PNUD a fourni des efforts localisés pour résoudre les problèmes soulevés par la pandémie.

L’Agence française de développement (AFD) a également poursuivi ses projets pour accroître l’accès des femmes albanaises aux opportunités économiques et poursuivre la lutte pour l’égalité des sexes. L’aide extérieure de l’AFD s’inscrit dans une démarche visant à conduire l’Albanie vers le respect des critères sociaux nécessaires à l’entrée dans l’UE.

Le secteur culturel albanais a également besoin d’aide pour se remettre de l’impact du COVID-19. Les fermetures et les restrictions de voyage ont gravement endommagé l’industrie car elle dépend fortement des événements et du tourisme. Avec les MPME, le secteur culturel joue un rôle important dans l’économie, générant 2,95 % du PIB de l’Albanie.

Solutions à grande portée

Ces graves impacts sur deux des secteurs les plus lucratifs d’Albanie, les MPME et la culture, devaient être freinés dès que possible tout en s’attaquant au taux de pauvreté élevé de l’État avant la pandémie. Le gouvernement albanais a ainsi mis en place une relance budgétaire d’environ 3,5 % de son produit intérieur brut (PIB). Grâce à l’aide sociale, aux allégements fiscaux et aux programmes de crédit, le gouvernement a allégé le fardeau du secteur privé et les politiques sur les versements de crédit ont réduit les impacts sur les nouvelles entreprises.

Seules 18 % des entreprises albanaises ont déclaré avoir utilisé des plateformes numériques pour s’adapter à la pandémie, ce qui suggère que les efforts du gouvernement ont été la principale aide pour atténuer l’impact de la pandémie. Le secteur culturel, cependant, se démarque. Le ministère de la Culture a fondé le Centre national de numérisation. En dehors de cela, 87,5% des institutions et entreprises du secteur culturel ont déclaré avoir déplacé une partie de leurs activités vers des plateformes virtuelles, a rapporté l’UNESCO.

Le gouvernement a également atténué les effets de la chute de l’euro. La Banque d’Albanie a promu la stabilité du lek et accru la transparence des transactions impliquant des devises étrangères. La Commission européenne et la Banque centrale européenne ont apporté une aide financière pour stabiliser le système bancaire et fournir un soutien à l’euro, a rapporté LSE.

Ces mesures radicales ont été efficaces pour aider la nation à rebondir dans la période post-pandémique. Malgré la hausse des niveaux d’inflation et les perturbations de la chaîne d’approvisionnement, le salaire réel et le salaire minimum ont augmenté en 2021. Plus important encore, le taux de pauvreté est tombé à 22 % en 2021.

Regarder vers l’avant

En 2021, la Banque de développement du Conseil de l’Europe (CEB) a accepté de prêter à l’Albanie 60 millions d’euros pour « atténuer les effets du COVID-19 ». Le prêt vise à aider les personnes particulièrement vulnérables à la pandémie et à combler le déficit de 570 millions d’euros créé en 2020. Le prêt et les mesures gouvernementales pourraient ainsi compenser les effets du COVID-19 sur la pauvreté en Albanie grâce à une croissance durable.

Les impacts du COVID-19 sur la pauvreté en Albanie ont été difficiles, touchant les secteurs les plus vulnérables de l’économie et exacerbant les défis sociaux pour les femmes. Cependant, les réformes économiques de grande envergure du gouvernement ont réussi à limiter l’impact économique de la pandémie sur les industries et ont continué à réduire le taux de pauvreté du pays. L’aide internationale du PNUD, de l’UE et du CEP a été cruciale pour aider à compléter les efforts du gouvernement en s’attaquant aux impacts sociaux de la pandémie. Cette aide continue peut continuer à aider l’Albanie à réduire son taux de pauvreté.

– Elena Sofia Massacesi
Photo : Unsplash

*