L’impact du COVID-19 sur la pauvreté au Maroc

Impact du COVID-19 sur la pauvreté au MarocLa pandémie de COVID-19 a durement touché le monde et le Maroc ne fait pas exception. Lorsque le virus a atteint le Maroc à la mi-mars 2020, le pays est entré dans une crise sanitaire et économique qui a touché la majorité des citoyens. Le gouvernement national a pris des mesures rigoureuses pour atténuer l’impact du COVID-19 sur la pauvreté au Maroc.

COVID-19 au Maroc

En mars 2020, le gouvernement marocain a décrété l’état d’urgence dans tout le pays pour limiter la propagation du virus. Ces mesures ont laissé des milliers de personnes sans emploi, entraînant une augmentation de la pauvreté. Le taux de chômage au Maroc est passé de 10,5 % au premier trimestre 2020 à 12,5 % au premier trimestre 2021. Environ 600 000 emplois ont été perdus dans tous les secteurs et provinces, touchant principalement les travailleurs agricoles.

Le COVID-19 a eu un impact significatif sur la pauvreté au Maroc. Le pourcentage de personnes vivant dans la pauvreté est passé de 3,3% en 2020 à 3,6% en 2021. En 2020, plus d’un million de Marocains sont devenus vulnérables à la pauvreté. Malheureusement, cette augmentation de la vulnérabilité à la pauvreté oblige les élèves issus de familles à faible revenu, en particulier les filles, à abandonner l’école.

Bien que le Maroc ait appliqué des lois de verrouillage strictes, les cas de COVID-19 étaient en augmentation au début de la pandémie, ce qui a accru la fragilité du système de santé du pays. En 2014, le Maroc ne disposait que de 1,1 lit d’hôpital pour 1 000 personnes. En 2017, le Maroc comptait 0,7 médecin pour 1 000 habitants. Le Maroc souffre également de fortes inégalités d’accès aux soins. En 2016, la Banque mondiale a signalé qu’au moins un quart des familles rurales vivent à au moins 10 km des établissements de santé de base. Les coûts de transport pour accéder aux soins de santé sont également prohibitifs pour beaucoup. Malgré les défis de la pandémie, le Maroc a fait des progrès significatifs dans la lutte contre le COVID-19.

La réponse du Maroc au COVID-19

  • Le gouvernement national a créé un fonds d’urgence en cas de pandémie de 3 milliards de dollars. Il a également alloué 200 millions de dollars au ministère de la Santé pour renforcer le système médical du pays.
  • Une grande partie du fonds d’urgence est consacrée au financement de mesures économiques pour soutenir les secteurs vulnérables, sauver des emplois et atténuer l’impact socio-économique de la pandémie.
  • Le gouvernement a également émis des transferts en espèces aux Marocains qui ont perdu leurs revenus en raison de la pandémie, allant de 80 $ à 120 $.

Aide étrangère et soutien aux ONG

Des gouvernements et des organisations étrangères ont également contribué à la lutte. L’Union européenne a offert 450 millions d’euros pour soutenir le Maroc pendant la pandémie. Le Maroc a également reçu 127 millions de dollars du Fonds monétaire arabe, 150 millions d’euros de l’Agence française de développement et 730 000 dollars des États-Unis pour aider à contenir la pandémie.

Le COVID-19 a frappé le plus durement les familles marocaines à faible revenu. L’Institut national de solidarité avec les femmes en détresse (INSAF) fait partie des nombreuses organisations locales à but non lucratif qui ont offert leur soutien. L’INSAF a été fondée en 1999 et est basée à Casablanca, au Maroc. L’INSAF cible principalement les mères célibataires, les réfugiés et les ménages à faible revenu.

L’organisation a lancé une campagne pour distribuer de la nourriture, et afin d’arrêter la propagation du COVID-19, l’INSAF a mis en place des dépliants avec des directives de distanciation sociale. L’INSAF a également étendu son aide aux migrants d’Afrique subsaharienne, en faisant don de 4 000 colis de fournitures contenant des milliers de masques, de javel et de savons rien qu’à Casablanca. L’organisation a également préparé une autre livraison de 4 500 colis pour les migrants à Rabat, au Maroc. L’objectif de l’INSAF est de protéger 8 500 Africains subsahariens pendant le confinement du COVID-19.

Mener des campagnes de vaccination

Malgré ses défis économiques, la campagne de vaccination de masse du Maroc a dépassé la plupart des pays africains, atteignant le deuxième taux de vaccination le plus élevé d’Afrique. Environ 21 % des Marocains ont reçu deux doses de vaccin. Le Maroc a d’abord distribué des vaccins aux personnels de santé, aux personnes de plus de 65 ans et aux personnes atteintes de maladies chroniques.

Bien que la campagne de vaccination ait excellé jusqu’à présent, le pays est maintenant confronté à une pénurie de vaccins. L’Inde produit plus de 60% des vaccins dans le monde, y compris de nombreux vaccins autrefois achetés par le Maroc. Cependant, le Serum Institute of India (SII), le plus grand producteur de vaccins au monde, a cessé d’exporter les vaccins AstraZeneca début mars 2021 afin de faire face à un pic de cas de COVID-19 en Inde. Pour éviter une longue période de pénurie de vaccins, le Maroc cherche d’autres alternatives. Le ministère de la Santé a approuvé d’autres vaccins et le gouvernement négocie avec la Russie et la Chine pour recevoir les vaccins Spoutnik et Sinopharm.

Une réponse louable

Malgré son économie en difficulté, le Maroc prend des mesures strictes pour protéger ses citoyens et mène également l’un des efforts de vaccination contre le COVID-19 les plus réussis en Afrique. Dans le même temps, le gouvernement prend des mesures pour soutenir l’économie, renforcer le système médical fragile et aider les Marocains vulnérables touchés par les effets de la pandémie.

-Zineb Williams
Photo : Unsplash

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