Les avantages de la ZLECAf pour l’économie africaine

la ZLECAfLes échanges au sein de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) ont finalement pris effet le 1er janvier 2021. La ZLECAf est la plus grande zone commerciale du monde depuis la création de l’Organisation mondiale du commerce avec 54 des 55 pays de l’Union africaine (UA). La ZLECAf a été établie par l’Accord de libre-échange continental africain signé en mars 2018 par 44 pays de l’UA. Au fil du temps, d’autres pays de l’UA ont signé alors que le début officiel des échanges en vertu des dispositions de l’accord approchait. L’AfCTFA devrait créer des opportunités et stimuler l’économie africaine. En facilitant cette zone commerciale intra-africaine, la communauté internationale attend une croissance durable et un développement économique accru.

La mise en œuvre et les avantages de la ZLECAf

  1. Créer un marché unique. L’objectif principal est de créer un marché unique des biens et services pour accroître les échanges entre les nations africaines. La ZLECAf est chargée de mettre en œuvre des protocoles pour éliminer les barrières commerciales et de coopérer avec les États membres sur les politiques d’investissement et de concurrence, les droits de propriété intellectuelle, le règlement des différends et d’autres stratégies de libération du commerce.
  1. Stimulation économique attendue et diversité commerciale. La CEA estime que la ZLECAf stimulera le commerce intra-africain de 52,3% une fois que les droits d’importation et les barrières non tarifaires seront éliminés. L’AfCFTA couvrira un PIB de 2,5 billions de dollars du marché. L’initiative commerciale diversifiera également le commerce intra-africain car elle encouragerait davantage de produits industriels par opposition aux produits extractifs et aux ressources naturelles. Historiquement, plus de 75% des exportations africaines en dehors du continent étaient constituées de matières premières extractives alors que seuls 40% du commerce intra-africain étaient issus de l’extraction.
  1. Structure collaborative et application. Toutes les décisions des institutions de la ZLECAf sont prises à la majorité simple. Il existe plusieurs institutions clés de la ZLECAf. La Conférence de l’UA assure la supervision, les orientations et les interprétations de l’Accord. Le Conseil des ministres est désigné par les États parties et fait rapport à l’Assemblée. Le Conseil prend les décisions relatives à l’Accord. Le Comité des hauts fonctionnaires commerciaux met en œuvre les décisions du Conseil et surveille le développement des dispositions de la ZLECAf. Le Secrétariat est établi en tant qu’institution autonome dont les rôles et les responsabilités sont déterminés par le Conseil.
  1. Éliminer les tarifs. Les États parties élimineront progressivement les droits d’importation et appliqueront des tarifs préférentiels aux importations en provenance d’autres États parties. Si les États parties font partie des accords commerciaux régionaux qui ont déjà mis en place des tarifs préférentiels, les États parties doivent les maintenir et les améliorer.
  1. Règlement des différends commerciaux. Les systèmes commerciaux multilatéraux peuvent entraîner des différends lorsqu’un État partie met en œuvre une politique commerciale qu’un autre État partie considère comme une violation de l’Accord. La ZLECAf a mis en place un mécanisme de règlement des différends pour de telles occasions, qui offre des consultations par médiation entre les parties au différend. Le mécanisme n’est disponible que pour les États parties et non pour les entreprises privées.
  1. Protéger les femmes commerçantes. Selon la CEA et le Centre africain des politiques commerciales, les femmes représenteraient environ 70% des commerçants transfrontaliers informels. Le commerce informel peut rendre les femmes vulnérables au harcèlement et à la violence. Avec les tarifs réduits, il sera plus abordable pour les femmes de faire du commerce par le biais de canaux formels où les commerçantes n’auront pas à se mettre dans des situations dangereuses.
  1. Croissance des petites et moyennes entreprises. La suppression des droits d’importation ouvre également des activités commerciales aux petites entreprises sur les marchés régionaux. Les petites et moyennes entreprises représentent 80% des entreprises de la région. L’augmentation des échanges facilite également l’échange des produits des petites entreprises comme intrants pour les grandes entreprises de la région.
  1. Encourager l’industrialisation. L’AfCFTA favorise une fabrication compétitive. Avec une mise en œuvre réussie de cette nouvelle initiative commerciale, il est possible que le secteur manufacturier africain double de taille, passant de 500 milliards de dollars en 2015 à 1 billion de dollars en 2025, créant ainsi 14 millions d’emplois stables.
  1. Contribuer à une croissance durable. Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies comprend des objectifs auxquels la ZLECAf contribue. Par exemple, l’objectif 8 de l’Agenda est le travail décent et la croissance économique et l’objectif 9 est la promotion de l’industrie. L’initiative ZLECAf contribue également à l’objectif 17 de l’Agenda car elle réduit la dépendance du continent à l’égard des ressources extérieures, encourageant le financement et le développement indépendants.

La ZLECAf: un jalon commercial pour la réduction de la pauvreté en Afrique

La création de la ZLECAf marque une étape clé pour le système commercial continental de l’Afrique. La taille de la zone commerciale présente un développement économique prometteur et une croissance durable qui atteint tous les secteurs et participants du marché. De plus, le moment du lancement de l’initiative devrait contribuer à atténuer les dommages économiques de la pandémie.

Malala Raharisoa Lin
Photo: Flickr

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