Le camp de réfugiés de la « Grande Muraille Verte » au Cameroun

Grande Muraille Verte
Les réfugiés du nord du Cameroun ont « planté 360 000 plants » depuis 2018 pour lutter contre la désertification dans le camp de réfugiés de Minawao. Les réfugiés ont construit la « Grande Muraille Verte » avec l’aide de leurs communautés d’accueil, de l’ONU et de la Fédération luthérienne mondiale (LWF). La Dutch Postcode Lottery a financé le projet avec 2,7 millions de dollars dans le cadre d’une initiative visant à planter une barrière d’arbres de 8 000 kilomètres à l’échelle du continent pour prévenir la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse. La Grande Muraille verte offre désormais suffisamment d’ombre aux familles de réfugiés à Minawao, leur permettant de faire pousser des cultures et de subvenir à leurs besoins grâce à un approvisionnement alimentaire durable.

Éducation et exécution

Le projet de la Grande Muraille Verte a commencé par éduquer les réfugiés de Minawao sur la façon de planter des semis à l’aide de la « technologie du cocon », que Land Life Company a développée pour protéger les semis contre les environnements difficiles. La technologie Cocoon fonctionne en enterrant des réservoirs d’eau faits de cartons recyclés en forme de beignet autour des racines des plantes. En conséquence, les plantes ont un accès constant à l’eau, que les plantes reçoivent via une ficelle qui se connecte au réservoir d’eau. La connaissance de la façon de planter et de maintenir les semis a permis aux réfugiés de Minawao de planter des arbres dans la région sans trop dépendre de l’aide de coordonnateurs extérieurs. Avec l’aide de la FLM et des Nations Unies, les réfugiés camerounais ont pu planter une forêt prospère pour soutenir les cultures et la vie dans une région qui était autrefois nue et sèche.

L’impact du mur

Plus de 70 000 réfugiés ont fui vers Minawao depuis 2014 pour échapper aux violences du groupe militant Boko Haram, au Nigeria. Lorsque les grands groupes de réfugiés sont arrivés pour la première fois à Minawao, la désertification de la région s’est aggravée, en grande partie parce que les réfugiés ont coupé les quelques arbres restants pour survivre. Le projet de la Grande Muraille Verte s’est engagé à lutter contre la déforestation, la désertification et la dégradation des terres dans la région en plantant plus de 100 hectares d’arbres, l’équivalent de 250 terrains de football. Les arbres du projet de la Grande Muraille Verte fournissent désormais de l’ombre, améliorent la qualité du sol et attirent l’eau, ce qui améliore la qualité de vie des réfugiés vivant à Minawao.

Développement et durabilité

La prochaine étape du projet de la Grande Muraille Verte consiste à étendre sa croissance et sa durabilité. L’ONU et la FLM travaillent ensemble pour relever les défis qui se posent, en partie par le reboisement et la sensibilisation au fonctionnement du projet et des processus de plantation. La FLM a également créé une stratégie pour promouvoir des sources d’énergie plus durables, notamment des briquettes écologiques. Les briquettes sont des alternatives écoénergétiques et dépolluantes au bois de chauffage. De nombreuses femmes ont trouvé de nouvelles sources de revenus grâce au charbon de bois écologique, qu’elles vendent aux réfugiés et aux communautés environnantes.

Le projet de la Grande Muraille Verte est toujours en cours, mais jusqu’à présent, il a fourni de meilleures conditions de vie à des milliers de réfugiés à Minawao, au Cameroun. D’autres pays peuvent considérer le projet comme un exemple des avantages qui découlent de la lutte contre la désertification dans les camps de réfugiés. Le reboisement durable ne profite pas seulement à l’environnement, il peut transformer les communautés, offrir des opportunités économiques et améliorer la qualité de vie.

– Cléo Hudson
Photo : Flickr

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