La violence domestique en Inde pendant le COVID-19 affecte les femmes

diminution de la violence domestique en IndeLe système de castes indien est une structure hiérarchique segmentant la population hindoue en quatre catégories principales. Ces catégories sont les Brahmanes, les Kshatriyas, les Vaishyas et les Shudras. Bien que ces systèmes de castes existent officiellement depuis des milliers d’années, la discrimination des castes a été techniquement interdite en 1950, mais elle influence toujours la vie en Inde aujourd’hui. Le cinquième groupe, les Dalits ou caste des « intouchables », est une caste si basse qu’elle n’entre pas dans le système officiel des castes. Les intouchables sont considérablement marginalisés car ce groupe occupe la position la moins prestigieuse dans la société indienne. Pourtant, la discrimination de caste n’est pas la seule discrimination affectant l’Inde aujourd’hui. Les taux de violence domestique en Inde, comme dans de nombreux autres pays, ont augmenté pendant la pandémie de COVID-19, les rôles de genre stricts aggravant la violence domestique à l’égard des femmes.

L’Inde en chiffres

L’Inde abrite la deuxième population mondiale et plus des deux tiers de ses 1,2 milliard de citoyens vivent avec moins de 2 dollars par jour. Ces conditions de vie tendues et éprouvantes de la pauvreté touchent le plus les femmes et les enfants parce qu’ils souffrent également d’une violence domestique accrue. Aux États-Unis, les femmes dont le revenu annuel est inférieur à 10 000 $ signalent un taux de violence domestique cinq fois plus élevé que celles dont le revenu dépasse 30 000 $. La plupart des femmes indiennes appartiennent à la première catégorie. En conséquence, les signalements de violence domestique à trois grands journaux indiens de mars à juillet 2020 ont augmenté de plus de 47%.

L’effet de la pandémie sur la violence domestique

Comme les pandémies des années passées, COVID-19 a produit une augmentation de la violence domestique car il a donné une plus grande liberté aux agresseurs. Pendant la pandémie, le nombre déjà élevé de cas de violence domestique en Inde a augmenté « à un rythme alarmant ». Selon un article publié dans l’Indian Express, la plupart des citoyens de Mumbai manquent d’eau courante dans leurs maisons. Alors que les fermetures de COVID-19 ont obligé les gens à passer plus de temps à la maison, de plus en plus de femmes ont eu recours aux marchés souterrains ou tôt le matin pour l’eau. Là-bas, les femmes étaient soumises à davantage de harcèlement verbal et sexuel pendant qu’elles faisaient la queue.

Alors que la violence domestique a augmenté à la fois en Inde et dans le monde pendant la pandémie, l’ONG basée à Delhi Jagori a en fait vu une baisse de 50% des appels aux lignes d’assistance. Cela semble contre-intuitif à première vue, mais beaucoup hésitent probablement à signaler des agresseurs qui sont constamment sous le même toit et qui peuvent également restreindre l’accès de leurs victimes aux téléphones et aux ressources en ligne. L’expression populaire « enfermé avec l’agresseur » exprime cette triste réalité.

Solutions

De nombreuses ONG en Inde s’efforcent d’améliorer la qualité de vie des femmes. Sayodhya Home For Women In Need est une organisation à but non lucratif créée en 2010 avec des bureaux à Hyderabad, Andhra Pradesh. L’organisation fournit une assistance sur les questions « liées à l’éducation, à l’emploi, à la violence domestique, au harcèlement, aux abus, à la santé mentale et à d’autres questions juridiques ». L’organisation gère un refuge pour les filles et les femmes vulnérables et fournit également des « conseils juridiques et psychologiques » aux victimes d’abus. Depuis sa création, Sayodhya a hébergé plus de 1 000 femmes vulnérables. En outre, l’organisation a traité 1 500 « cas de violence domestique, de harcèlement, de mariage d’enfants, d’abus physiques et mentaux ».

Souvent, le problème réside dans un manque de responsabilité à l’égard de l’agresseur. Des organisations comme Sayodhya Home For Women In Need cherchent à créer cette responsabilité et à autonomiser les femmes avec une source d’aide viable.

– Paolo Emilio Giannandrea
Photo : Flickr

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