La RDC et les dangers de la non-vaccination

Dangers de la non-vaccination
Un survivant de la polio, Richard Elaka, 60 ans, s'est donné pour mission depuis 20 ans d'éduquer sa communauté de Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC) sur les avantages de la vaccination. À 7 ans, M. Elaka a soudainement perdu l'usage de ses jambes. Sa famille a d'abord cru que c'était le résultat d'une malédiction que son oncle lui avait infligée. Ce n'est que plus tard que Richard a compris que le virus de la poliomyélite l'avait infecté parce qu'il n'avait pas reçu le vaccin contre la polio. Incapable de marcher sans l'utilisation de béquilles dès l'âge de 7 ans, M. Elaka n'a pas pris sa survie pour acquise. Il passe son temps libre à sensibiliser la communauté. Il arpente les rues pour tenter d'enseigner à ses voisins les dangers de la non-vaccination.

Le problème de la sous-vaccination en RDC

Seuls 35% des enfants en RDC, âgés de 12 à 23 mois, ont un carnet de vaccination complet au moment où ils atteignent l'âge d'un an. La pandémie COVID-19 a perpétué ce problème; la RDC a constamment observé le déclin des chiffres de vaccination depuis le début de la pandémie. Les principales raisons de la baisse des chiffres sont:

  1. Les vaccins ne disposant pas de l'équipement de protection individuelle requis pour la distribution des injections.
  2. Problèmes parentaux liés à l'exposition au COVID-19 lors d'un voyage dans les centres de vaccination.
  3. Fonds insuffisants pour acheter les vaccins.
  4. Conflit et insécurité.

Le numéro trois de cette liste est l'un des plus grands obstacles auxquels la RDC a été confrontée.

Le plan

Le gouvernement de la RDC s’efforce de remédier au problème de la sous-vaccination. Les dangers de la non-vaccination, en particulier au sein de la population d'un pays en développement comme la RDC, sont un danger très réel et présent. En juin 2020, la RDC a doublé le budget de financement de la vaccination dont elle disposait en 2019. En fait, environ 16,4 millions de dollars ont été consacrés à l'achat de vaccins.

Parallèlement au financement apporté par l'UNICEF, l'argent fourni par le gouvernement de la RDC a permis au plan d'urgence de revitalisation des vaccinations de routine en RDC de se poursuivre. Certains connaissent officiellement le Plan d'urgence pour la revitalisation des vaccinations de routine sous le nom de Plan Mashako, du nom du regretté ministre de la Santé de la RDC, Leonard Mashako Mamba. Sa création en 2018 était une réponse directe à la problématique des vaccinations incomplètes. Initié avec l'espoir de cibler plusieurs zones sous-vaccinées de la RDC, le plan Mashako a mis en œuvre cinq éléments clés pour créer une pratique de vaccination durable:

  1. Dispenser des immunisations – L'objectif 2018 était d'augmenter de 20% le nombre de séances de vaccination terminées.
  2. Réduction des ruptures de stock – Réduire de 80% les incidents des centres de santé locaux en rupture de stock.
  3. Observation et évaluation – Suivre de près les résultats des données des facteurs vitaux.
  4. Surveillance – Inspections de routine de l'entrepôt de vaccination et des installations de distribution des vaccins.
  5. Financement et stratégie – Réunions mensuelles pour discuter du financement et de la mise en œuvre.

La bonne nouvelle

De sa création à 2019, le plan Mashako a contribué à une augmentation de 50% des séances de vaccination terminées. L'impact du COVID-19 sur la RDC et sa mission de vaccination a été difficile. En 2020, la RDC a lutté non seulement contre le COVID, mais aussi contre les épidémies d'Ebola et de rougeole. Malgré ces circonstances difficiles, les vaccinateurs volontaires, les responsables de la santé publique de la RDC et les membres de la communauté, comme Richard Elaka, ne se découragent pas dans leur engagement à protéger les citoyens de la RDC des dangers de la non-vaccination.

– Rachel Proctor
Photo: Flickr

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