La question des mutilations génitales féminines au Tchad

Mutilations Génitales Féminines au TchadL’Organisation mondiale de la santé définit les mutilations génitales féminines comme « toute procédure qui implique l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes féminins ou d’autres lésions des organes génitaux féminins pour des raisons non médicales ». Bien qu’elles constituent une violation internationale des droits humains, les MGF restent un problème omniprésent affectant la vie de nombreuses femmes, en particulier dans les pays en développement. Selon l’UNICEF, au moins 200 millions de filles et de femmes ont subi des mutilations génitales dans le monde. Les MGF sont particulièrement répandues au Tchad, un pays enclavé d’Afrique du Nord, malgré les lois interdisant les mutilations génitales féminines au Tchad. Au fil des ans, des mesures ont été prises pour réduire la prévalence des MGF au Tchad.

La prévalence des mutilations génitales féminines au Tchad

BMC Public Health explique qu’au Tchad, les citoyens continuent les pratiques de MGF dans des contextes religieux et traditionnels. Les MGF sont une pratique dangereuse, souvent pratiquée sans anesthésie, qui expose les filles et les femmes à des effets sur la santé à court et à long terme. Ces effets comprennent l’enflure des organes génitaux, les saignements, l’incapacité à évacuer les selles et l’urine, les infections des voies urinaires et les complications à la naissance, entre autres conséquences.

Un article de recherche de BMC Public Health basé sur des données de 2014-2015 indique qu’au Tchad, 50,2% des femmes et 12,9% des filles ont subi des mutilations génitales, mettant leur santé en danger. Il y a plusieurs conditions qui affectent cette statistique stupéfiante. Premièrement, BMC Public Health explique que les femmes moins instruites sont plus susceptibles de subir des MGF. Les niveaux de pauvreté sont également à l’origine de cette pratique, car les familles appauvries font subir à leurs filles des MGF avec l’intention de les marier, accordant aux familles appauvries une dot et les avantages de se marier dans une famille plus riche. La pratique des MGF a tendance à suivre les traditions ethniques et religieuses et est plus courante parmi le groupe ethnique Sara et d’autres tribus musulmanes.

Lutter contre les MGF au Tchad

Alors que la prévalence des MGF a diminué dans une grande partie du monde, le Tchad, le Mali et la Sierra Leone ont connu une augmentation de 2 à 8 % au cours des 30 dernières années. Cette augmentation de la prévalence démontre l’importance des efforts de lutte contre les MGF au Tchad, surtout maintenant, alors que les taux de pauvreté sont accrus en raison de COVID-19. Avec l’aide d’ONG, du gouvernement américain et de chefs tribaux, le Tchad lutte contre les traditions profondément ancrées des MGF pour protéger le bien-être des jeunes femmes et filles.

Les ONG jouent un rôle vital dans la création de programmes à long terme visant à changer les normes sociétales et culturelles entourant les mutilations génitales féminines au Tchad. Ces ONG peuvent étendre leur portée avec le soutien du gouvernement tchadien. Par exemple, le gouvernement tchadien a aidé l’Association tchadienne pour le bien-être de la famille dans son travail d’éducation et de sensibilisation aux MGF. Cette éducation comprend des séminaires, des campagnes et des conférences expliquant les dangers des MGF.

Le rôle des États-Unis

Non seulement le gouvernement tchadien a intensifié sa lutte contre les MGF, mais les États-Unis ont joué un rôle essentiel dans l’éducation concernant les pratiques de MGF. De 1997 à 1999, le Fonds pour la démocratie et les droits de l’homme de l’ambassade des États-Unis a soutenu un programme d’éducation aux MGF mis en œuvre localement pour changer les normes entourant les MGF au Tchad. Cela s’est traduit par une table ronde avec « des médecins, des juges, des parlementaires et des représentants d’ONG, un séminaire national » et quatre séminaires régionaux, qui ont tous contribué à faire prendre conscience des dangers des MGF au Tchad.

Mobiliser les chefs tribaux pour lutter contre les MGF

En raison des liens culturels et ethniques entourant la pratique des mutilations génitales féminines au Tchad, les chefs tribaux ont joué un rôle important dans le mouvement pour mettre fin aux MGF. En raison de la confiance accordée aux chefs tribaux, ils peuvent accroître la sensibilisation aux conséquences des MGF et générer un soutien aux lois interdisant sa pratique parmi les groupes ethniques à travers le pays. Afin de motiver et d’éduquer les chefs tribaux, la Croix-Rouge du Tchad a mis en place un programme de plaidoyer qui crée des initiatives et des sessions de formation pour les chefs tribaux pour lutter contre les MGF dans leurs communautés.

Alors que la pratique inhumaine des MGF se poursuit au Tchad en raison de racines culturelles profondément enracinées, les gouvernements américain et tchadien jouent un rôle conséquent dans la lutte contre la prévalence des MGF. Ce soutien est crucial car les mutilations génitales féminines au Tchad nuisent gravement à la santé des filles et des femmes, affectant leur avenir et leur capacité à sortir de la pauvreté.

Haylee Ann Ramsey-Code
Photo : Flickr

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