La pauvreté menstruelle au Canada – Le projet Borgen

Pauvreté menstruelle au Canada
La pauvreté menstruelle fait référence à la « lutte que rencontrent de nombreuses femmes et filles à faible revenu lorsqu’elles essaient d’acheter des produits menstruels ». Ce terme englobe également la « vulnérabilité économique accrue » à laquelle les femmes sont confrontées en raison du fardeau économique causé par les prix élevés des fournitures menstruelles. Il s’agit d’un problème visible dans le monde entier, mais auquel les provinces et les municipalités du Canada ont déjà commencé à s’attaquer. En fait, la lutte contre la pauvreté menstruelle au Canada se poursuit depuis 2015.

Des sondages récents montrent les luttes des femmes

En 2020, près de 25 % des Canadiennes et environ 33 % des femmes de moins de 25 ans ont eu des difficultés financières à se procurer des « produits menstruels pour elles-mêmes ou les personnes à leur charge ». Au cours de la même année, on a estimé que «les Canadiennes qui ont leurs règles dépensent généralement jusqu’à 6 000 $ au cours de leur vie en produits d’hygiène menstruelle». Pour les femmes qui vivent dans des régions éloignées ou rurales du Canada, le coût est encore plus élevé – les femmes paient deux fois plus pour les produits menstruels.

Produits menstruels gratuits dans les écoles

En 2021, un sondage de Plan International Canada a indiqué que 63 % des Canadiennes « manquaient régulièrement ou occasionnellement une activité à cause de leurs règles » ou « craignaient de ne pas pouvoir accéder à des produits d’hygiène menstruelle ou à des installations appropriées ». Le rapport a également montré que 34 % des femmes canadiennes « ont dû régulièrement ou occasionnellement sacrifier quelque chose d’autre dans leur budget pour s’offrir des produits menstruels ».

C’est grâce à ces constatations que le gouvernement de l’Ontario a commencé à travailler à la réduction de la pauvreté menstruelle dans la province. Après des mois de collaboration et de négociation, en octobre 2021, le gouvernement de l’Ontario a entamé un partenariat de trois ans avec Shoppers Drug Mart pour accroître l’accès aux fournitures menstruelles. Selon l’annonce du ministre de l’Éducation Stephen Lecce, le gouvernement distribuerait « six millions de produits menstruels gratuits par année scolaire aux commissions scolaires ». Cela a fait de l’Ontario la première des quatre provinces à « agir sur la question de la pauvreté menstruelle dans les écoles » et l’une des premières à lutter activement contre la pauvreté menstruelle au Canada.

La ministre associée de l’Enfance et de la Condition féminine, Jane McKenna, a placé de grands espoirs dans le nouveau programme : « Notre gouvernement s’est engagé à réduire la stigmatisation et à éliminer les obstacles qui empêchent les femmes et les filles de réaliser leur plein potentiel. McKenna a déclaré que les produits menstruels gratuits dans les écoles « aideront à créer des environnements plus équitables. Le partenariat travaille à faire progresser la santé des femmes afin d’aider toutes les « jeunes femmes ontariennes à réussir, à s’épanouir et à grandir ».

Lutter contre la taxe sur les tampons

Un autre exemple de la façon dont les provinces canadiennes luttent contre la pauvreté menstruelle au Canada est la suppression de la « taxe sur les tampons ». La taxe sur les tampons fait référence à la taxe spécifique imposée sur les produits menstruels tels que les tampons et les serviettes hygiéniques. Le Canada a levé cette taxe sur les produits d’époque en 2015, rendant les produits plus abordables pour certains mais pas pour tous. Pour de nombreuses personnes confrontées à des difficultés économiques ou à un logement précaire, les produits menstruels sont toujours inabordables.

Et pour certaines, l’hygiène menstruelle « devient un choix plutôt qu’une nécessité car elles doivent souvent choisir entre un repas ou [tampons/sanitary napkins].” Cela a conduit à des rapports sur de nombreuses femmes et filles qui luttent économiquement en utilisant des articles insalubres et insalubres tels que «des chiffons, des chaussettes sales, des serviettes en papier et des journaux», ce qui les expose à des problèmes de santé tels que le syndrome de choc toxique et d’autres infections.

Le combat continue

Cependant, bien que la lutte contre la pauvreté menstruelle au Canada ait commencé et se poursuive, des progrès sont encore possibles. Néanmoins, parce que les « provinces canadiennes ont une compétence générale en matière de soins de santé », le Parlement a utilisé sa « répartition fédérale des pouvoirs » pour lancer des programmes visant à accroître « l’accès aux produits menstruels gratuits » dans de nombreuses provinces et municipalités canadiennes.

Par exemple, comme en Ontario, la Colombie-Britannique et la Nouvelle-Écosse fournissent également des produits menstruels gratuits dans les écoles. Le gouvernement canadien révise et évalue également les politiques et sollicite des commentaires sur différentes initiatives visant à fournir «des produits menstruels gratuits dans les lieux de travail sous réglementation fédérale». Le gouvernement s’efforce d’aborder «l’équité menstruelle au niveau national». Ainsi, malgré certains retards causés par la pandémie de COVID-19, le gouvernement canadien reconnaît ce problème et continue d’être réceptif à aider à résoudre le problème, ce qui pourrait faire en sorte que les produits menstruels deviennent plus abordables ou même deviennent gratuits pour de plus grandes parties de la population dans le années à venir.

– Marcela Agreda L.
Photo : Unsplash

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