Examen de la traite des êtres humains au Soudan du Sud

Traite des êtres humains au Soudan du Sud
La République du Soudan du Sud est une nation qui n'a cessé de faire face à des conflits et à l'instabilité de longue date. En conséquence, les crimes violents sexuellement liés aux conflits dans tout le pays ont eu une présence inébranlable tandis que la traite des êtres humains au Soudan du Sud est également répandue. La Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) a recensé 224 cas de violence sexuelle touchant 133 femmes, 19 hommes, 66 filles et six garçons en 2019. Les incidents violents passés dans le pays, survenus entre 2014 et 2018, ont touché 55 femmes et 26 filles, selon le Rapport sur la violence sexuelle liée aux conflits du Secrétaire général des Nations Unies.

La République du Soudan du Sud n’a pas encore accompli de progrès significatifs dans l’élimination du problème de la traite des êtres humains qui menace le pays. Cela a amené la nation à rester dans la catégorie Tier 3 selon le rapport sur la traite des personnes du Département d'État des États-Unis pour 2020. Les pays qui appartiennent à la catégorie Tier 3 risquent des restrictions possibles et la perte de l'assistance américaine. Voici cinq faits sur la traite des êtres humains au Soudan du Sud qui peuvent aider à motiver une action, ainsi qu'à sensibiliser aux menaces et aux dangers que tant de personnes dans le pays connaissent.

5 faits sur la traite des êtres humains au Soudan du Sud

  1. Les trafiquants exploitent le plus souvent sexuellement les femmes de la capitale du Soudan du Sud – Juba – ainsi que de Nimule, une ville du pays frontalier de l’Ouganda. Au-delà de cela, les femmes et les filles sud-soudanaises sont vulnérables à la servitude domestique dans tout le pays. Il n'est pas rare que les hommes occupant le ménage abusent sexuellement des femmes de la maison ou les obligent à se livrer à des actes sexuels commerciaux.
  2. Les victimes tant nationales qu'étrangères risquent d'être exploitées par des trafiquants d'êtres humains au Soudan du Sud. Des réseaux organisés de trafiquants traversent l'Afrique du Nord, centrale et de l'Est et laissent les migrants d'Afrique de l'Est et ceux qui transitent par le Soudan du Sud vulnérables aux enlèvements, au trafic sexuel et au travail forcé.
  3. Les enfants orphelins au Soudan du Sud sont exposés à un risque accru de traite et d’autres formes d’exploitation sexuelle. Par exemple, les mineurs non accompagnés dans les camps de réfugiés ou les enfants déplacés à l'intérieur du pays sont particulièrement exposés au risque que des trafiquants les enlèvent.
  4. Certains facteurs empêchent les victimes de dénoncer les trafiquants. Des facteurs internes tels que la stigmatisation sociale et la peur de la punition peuvent souvent décourager les victimes de la traite de signaler les crimes et les transgressions que les trafiquants ont commis à leur encontre aux agents des forces de l'ordre du gouvernement.
  5. Jusqu'à présent, le gouvernement de la République du Soudan du Sud n'a eu qu'un succès limité dans la mise en œuvre de stratégies appropriées pour lutter contre les dangers de la traite des êtres humains. Renforcer l'état de droit et faire en sorte que les enquêtes se traduisent par des arrestations et des poursuites ne sont qu'une mesure que le gouvernement doit prendre pour éliminer son problème de traite. Comme le note le Rapport sur la violence sexuelle liée aux conflits du Secrétaire général des Nations Unies, «Le renforcement des capacités des institutions nationales chargées de l'état de droit est essentiel pour faire progresser des processus crédibles et inclusifs de responsabilité pour les crimes passés, ainsi que pour prévenir et dissuader les crimes futurs. »

Regarder vers l'avant

Malgré des défis persistants, des progrès dans la lutte contre le problème de la traite des êtres humains en République du Soudan du Sud ont été réalisés en 2019. Avec le soutien de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud, plus de 700 officiers des Forces de défense du peuple du Soudan du Sud, ainsi que 150 SPLA-IO / RM (l'Armée populaire de libération du Soudan pro-Riek Machar dans l'opposition), a reçu une formation axée sur les cadres juridiques interdisant le recours à la violence sexuelle. La SPLA-IO / RM a également émis quatre ordres de commandement, l'un de ces ordres chargeant ses commandants de former des comités pour enquêter sur les cas de violence sexuelle.

La MINUSS continue de travailler avec les commandants locaux pour encourager la libération et l’orientation des femmes et des enfants enlevés vers les structures d’appui appropriées. Le plaidoyer politique est persistant et continu pour garantir la libération de toutes les femmes et enfants victimes de la traite et réduire la traite des êtres humains au Soudan du Sud.

– Elisabeth Petry
Photo: Flickr

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