Déplacement d’enfants dans les pays en développement

Déplacement d'enfant
Le déplacement des enfants a un impact sur les enfants dans tous les secteurs et toutes les nations. En 2020, plus de 33 millions d’enfants vivent en déplacement forcé. Cela comprend 11,8 millions d’enfants réfugiés, 1,3 million d’enfants demandeurs d’asile, 20,4 millions d’enfants déplacés à l’intérieur de leur propre pays et 2,9 millions d’enfants déplacés à l’intérieur du pays à la suite de catastrophes naturelles. Voici quelques informations sur le déplacement d’enfants dans les pays en développement.

Les types de déplacement d’enfants

Il existe quelques types de déplacements d’enfants. Ceux-ci inclus:

  • Déplacement interne : Selon les Principes directeurs relatifs au déplacement interne, la définition d’une personne déplacée interne est « les personnes ou groupes de personnes qui ont été forcés ou obligés de fuir ou de quitter leur domicile ou leur lieu de résidence habituelle, notamment du fait ou en afin d’éviter les effets d’un conflit armé, de situations de violence généralisée, de violations des droits de l’homme ou de catastrophes naturelles ou causées par l’homme et qui n’ont pas franchi une frontière internationalement reconnue ».
  • Déplacement à grande échelle : Un exemple en est l’exode palestinien en 1948 qui a entraîné le déplacement de plus de 750 000 personnes.
  • Séparation de la famille : Ce type de déplacement concerne uniquement les enfants des pays en développement. Lorsque les enfants travaillent loin de leur famille, ils sont exposés aux enlèvements, à la traite des êtres humains et à la violence. Par exemple, il y a 10,1 millions d’enfants qui travaillent en Inde et un enfant est déclaré disparu toutes les 8 minutes.

Dommage cognitif

Une étude publiée par Child Development a testé les fonctions exécutives, qui sont les compétences cognitives d’ordre supérieur nécessaires à la prise de décision et à la pensée complexe, chez les réfugiés syriens. L’étude a révélé que le fardeau de la pauvreté du logement affectait la mémoire de travail des enfants déplacés. Cela a un impact à long terme sur la capacité à réussir à l’école et à prendre les bonnes décisions. Ces conclusions concordent et ont un impact sérieux sur la crise des réfugiés en Syrie où 45 % des réfugiés syriens sont des enfants dont plus d’un tiers n’ont pas accès à l’éducation.

Travail des enfants et violence

Les enfants représentent 25 % de toutes les victimes de la traite des êtres humains et sont plus exposés au travail forcé. Après le déplacement, elles peuvent être séparées de leur famille et les trafiquants peuvent les forcer à travailler dans des domaines tels que l’agriculture, les services domestiques ou les usines. À ce jour, environ 168 millions d’enfants sont astreints au travail forcé et plus de 50 % effectuent des travaux dangereux.

Les enfants qui n’ont pas accès à des voies de migration sûres et régulières se tournent souvent vers des itinéraires irréguliers et dangereux, ce qui les expose davantage à la violence et à l’exploitation. Selon l’ONU, « environ 1 600 enfants migrants entre 2016 et 2018 ont été signalés morts ou portés disparus, soit une moyenne de près d’un par jour ».

Un manque de données sur le déplacement des enfants

Il n’y a tout simplement pas assez de données sur le déplacement des enfants, ce qui se traduit par des informations inadéquates sur les causes et les effets à long terme. Par exemple, seuls 20 % des pays disposant de données sur les personnes déplacées internes (PDI) liées à un conflit ventilent les statistiques par âge.

La ventilation des données par âge, sexe et origine est essentielle car elle informera les décideurs des régions les plus directement touchées par le déplacement des enfants sur la gravité du problème. Cela leur permettra de commencer à construire des ressources pour soutenir tous les enfants. Par exemple, les enfants qui traversent les frontières peuvent ne pas bénéficier de services tels que l’éducation et les soins de santé car les statistiques concernant le nombre d’enfants non scolarisés et l’impact à long terme sur le déplacement des enfants sont insuffisantes.

Le Pacte mondial pour les réfugiés

En décembre 2018, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté le Pacte mondial pour les réfugiés. Il s’agit d’un accord international entre les organisations à but non lucratif, le secteur privé et les organisations internationales visant à fournir des objectifs pour mieux inclure les réfugiés dans les systèmes, les sociétés et les économies nationales et leur offrir des chances égales de contribuer aux communautés. Grâce à des directives mises à jour, l’ONU et les organisations partenaires peuvent élaborer des solutions modernes efficaces.

L’une des caractéristiques uniques est la plate-forme numérique où les partenaires et les praticiens peuvent partager des techniques efficaces, ou bonnes pratiques, pour permettre à d’autres de les mettre en œuvre ailleurs. La plate-forme construit également un référentiel pour surmonter les crises humanitaires grâce à un bon travail qui peut être étudié et mis en œuvre dans une multitude de secteurs.

Diverses bonnes pratiques ciblant le déplacement des enfants sont partagées sur la plateforme. Par exemple, l’initiative BrightBox de la Fondation Simbi a débuté en Ouganda en juillet 2019 dans le but « d’améliorer l’accès à l’éducation pour les étudiants dans les camps de réfugiés du HCR ». Il transforme les conteneurs d’expédition en salles de classe à énergie solaire pour «fournir un accès aux ressources d’alphabétisation à une communauté de 6 000 apprenants simultanés». Ces types de ressources sont essentielles car l’Ouganda accueille le plus grand nombre de réfugiés en Afrique avec environ 1,5 million. De plus, 60 % d’entre eux sont des enfants.

Le déplacement d’enfants à travers le monde existe pour divers problèmes humanitaires, tous enracinés dans la pauvreté et préjudiciables au bien-être de la population la plus vulnérable du monde. Cependant, grâce à une action mondiale à grande échelle, le monde peut s’attaquer aux causes du déplacement des enfants et commencer à élaborer des solutions efficaces.

– Imane Chaudry
Photo : Flickr

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