Combattre la violence sexuelle en Inde

Violence sexuelle en Inde
La violence sexuelle est difficile à quantifier car elle se présente sous de nombreuses formes. Il est difficile de lutter contre la violence sexuelle en Inde en raison de la stigmatisation liée au genre et à la sexualité. En outre, les victimes de violences sexuelles sont principalement des enfants. Éduquer les jeunes et fournir des ressources aux victimes est essentiel pour réduire la violence sexuelle en Inde.

Prévalence de la violence sexuelle

L’Inde a un taux beaucoup plus faible de cas d’agression sexuelle que les États-Unis. Cependant, il est probable que la plupart des incidents d’agression sexuelle ne soient pas signalés. Cela est dû à la stigmatisation sociale, aux attentes culturelles du mariage et à la prévalence de la violence sexuelle contre les enfants.

Moins de 10% des victimes d’agression sexuelle demandent l’aide des forces de l’ordre. En raison de l’application limitée de la loi dans les zones rurales, la police néglige environ 100 000 cas de viol signalés par an. De plus, seul un tiers de ces affaires aboutit à une condamnation.

La violence sexuelle contre les enfants est endémique en Inde. Une étude du Ministère de la justice sociale et de l’autonomisation a estimé que 53% des garçons et 47% des filles subissent des abus sexuels pendant leur enfance. Les filles courent un risque élevé de subir des violences sexuelles entre 15 et 17 ans. Par conséquent, il est beaucoup moins probable que les victimes dénoncent les sévices qu’elles subissent.

Mariage d’enfants et violence

Il est courant en Inde que les filles contractent des mariages arrangés à un jeune âge. Environ 45% des filles se marient avant d’avoir 18 ans. En outre, 22% ont leur premier enfant avant l’âge de 18 ans. Les victimes de violences sexuelles connaissent souvent leurs auteurs. De plus, la plupart des maris considèrent que leur femme est la propriété. En tant que tel, la police néglige fréquemment les cas de violence domestique.

Obstacles à l’information

Les écoles négligent souvent d’enseigner aux élèves la violence sexuelle en raison de son caractère tabou. Une enquête de 2017 a révélé que 15% des adolescents se sentaient à l’aise pour discuter de sexualité avec leurs parents. Cependant, plus de la moitié de l’échantillon n’a pas pu définir ce qu’était le sexe.

Les programmes d’éducation sexuelle sont de plus en plus courants dans toute l’Inde. Pourtant, ces programmes ne discutent souvent pas des nuances des relations sexuelles et des dynamiques de pouvoir entre les sexes. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande la mise en œuvre d’une éducation sexuelle complète dans les programmes d’études. Ce programme aide à retarder l’âge auquel les jeunes entrent dans des relations sexuelles et réduit le nombre de partenaires sexuels. Cela aide à prévenir les grossesses non planifiées et la propagation des maladies sexuellement transmissibles.

La Fondation YP – Autonomiser les jeunes

La Fondation YP a vu le jour en 2002 et œuvre pour éduquer les jeunes au «leadership féministe et fondé sur les droits». Know Your Body Know Your Rights (KYBKYR) est un programme qui propose une série d’ateliers pour les jeunes étudiants. Ce programme est dirigé principalement par des jeunes femmes qui éduquent les élèves sur les questions de genre et les comportements sexuels sécuritaires. Chaque année, environ 1 500 jeunes assistent aux ateliers KYBKYR qui couvrent l’expression de genre, les relations, la violence, l’anatomie, l’image corporelle, la puberté, le VIH, l’orientation sexuelle et la discrimination.

SNEHA – Ressources pour les victimes de violence domestique

SNEHA est une organisation à but non lucratif qui a vu le jour en 1999 avec des programmes de sensibilisation qui préviennent, traitent et surveillent les abus contre les femmes et les enfants à travers l’Inde. Un programme comprend cinq centres de crise et quatre hôpitaux pour femmes à Mumbai qui fournissent des conseils, des soins médicaux et une assistance juridique. Environ 16 328 femmes ont reçu des conseils dans le cadre de ce programme.

En outre, SHENA utilise la technologie de la téléphonie mobile pour collecter des données avant, pendant et après les traitements dans le cadre de ces programmes de conseil. Ainsi, les points de données permettent aux statisticiens d’évaluer l’efficacité des programmes.

En outre, le SNEHA a formé 7 915 agents des forces de l’ordre, 10 722 membres du personnel hospitalier et divers autres professionnels sur la manière de traiter les cas d’agression sexuelle de manière appropriée. SHENA a également contribué à l’adoption de la loi sur les femmes contre la violence domestique en 2005 et sur la protection des enfants contre les infractions sexuelles en 2012.

La lutte contre la violence sexuelle en Inde nécessite une éducation raffinée et un accès adéquat à des conseils pour les adolescents. Il est important de faire tomber les barrières de communication sur la sexualité et la violence domestique pour résoudre ce problème. Une discussion ouverte sur les normes culturelles et l’omniprésence des agressions sexuelles contre les enfants est nécessaire pour créer un endroit plus sûr pour tous.

– Élise Brehob
Photo: Unsplash

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