Aborder le mariage des enfants au Maroc

Le mariage des enfants au MarocLe mariage des enfants au Maroc est encore largement répandu en 2021, bien que des efforts soient déployés pour étendre les droits des filles et autonomiser les femmes. Un problème mondial, le mariage des enfants est un problème avec lequel le Maroc a longtemps lutté en raison de divers cadres juridiques. Mais, il y a de l’espoir pour les filles du pays alors que des militants et des groupes s’efforcent de réformer les lois et de lutter contre le mariage des enfants au Maroc.

Mariage des enfants et pauvreté

Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles le mariage des enfants au Maroc est si répandu. Plus important encore, il s’agit d’une tradition culturelle de longue date ainsi que d’une pratique largement répandue dans l’Islam. Une fois qu’une fille commence à avoir ses règles, selon la société marocaine, elle a atteint « l’âge nubile ». De plus, les filles du Maroc rural doivent préserver leur virginité jusqu’à ce qu’elles se marient. L’acte de reproduction étant si important, les familles marient leurs filles à un âge précoce car cela « permet aux jeunes femmes d’avoir plus d’enfants que celles mariées plus tard ».

Le mariage des enfants renforce également la stabilité économique et sociale, car le mariage s’accompagne d’argent, de statut et de biens. Souvent, ces filles viennent de familles en situation de pauvreté. Parce que les filles se marient tôt, elles manquent les opportunités d’éducation, ce qui les rend complètement dépendantes de leurs maris. Par conséquent, la pauvreté et l’analphabétisme sont des facteurs déterminants pour l’avenir des filles, exacerbant encore plus les cycles de pauvreté.

Moudawana

Selon Morocco World News, le Code de la famille marocain, également connu sous le nom de Moudawana, est à l’origine du problème de l’autorisation du mariage des enfants. En 1958, le Maroc a établi la Moudawana, une loi familiale traditionnelle qui autorise des pratiques telles que « la polygamie et le mariage forcé ». Le droit traditionnel de la famille était le principal cadre juridique responsable de la légitimation du mariage forcé des enfants.

Cependant, le Code de la famille a été officiellement réformé en 2004 pour relever l’âge minimum du mariage des filles à 18 ans et accorder plus de droits aux femmes dans le mariage. Cela comprend les droits à l’héritage et le partage des biens matrimoniaux. Bien que la loi autorise toujours la polygamie, elle n’est légale que dans des conditions strictes. Des groupes d’activistes comme le Mouvement marocain des droits des femmes ont plaidé en faveur de ces changements afin d’accorder plus de droits aux femmes et aux filles. Néanmoins, des défis persistent.

Regarder les chiffres

Selon Reuters, 16% des jeunes filles marocaines de moins de 18 ans se marient illégalement, malgré la loi révisée du Code de la famille l’interdisant. Depuis la réforme de 2004, le nombre de mariages de mineurs a augmenté de près de 50 % en 2016, bien que certains militants affirment que cette statistique devrait être plus élevée. Les familles contournent la Moudawana par les failles de la loi, leur permettant de marier leurs filles plus tôt. Selon le ministère marocain de la Justice, en 2019, 98% des demandes de mariage de filles mineures provenaient des régions rurales. Cela illustre la différence d’idéologie et de pratique entre les zones rurales et urbaines, ainsi que la façon dont les circonstances de pauvreté augmentent la probabilité de mariage d’enfants.

Espoir pour le futur

Malgré ces statistiques, il y a un espoir de lutter contre le mariage des enfants au Maroc. En 2020, le Conseil national des droits de l’homme et le Fonds des Nations Unies pour la population se sont associés pour « un effort de collaboration visant à mettre fin au mariage des enfants et à promouvoir la santé sexuelle et reproductive au Maroc ». Grâce à l’éducation et à la sensibilisation, les missions conjointes des organisations garantiront la réduction de la pauvreté tout en mettant fin au mariage des enfants.

En outre, l’organisation marocaine Droits & Justice s’efforce également de mettre fin au mariage des enfants dans le pays. L’organisation a lancé le projet Combatting Underage Marriage through Legal Awareness (CUMLA) en 2014. L’initiative sensibilise les jeunes filles, les parents et des communautés entières aux conséquences graves du mariage des enfants.

En s’associant et en collaborant avec des associations locales, Droits & Justice espère accroître la sensibilisation locale et créer un changement à grande échelle. Avec ces méthodes, l’organisation espère se rapprocher de l’éradication du mariage des enfants au Maroc. Droits & Justice « a réussi à éduquer plus de 500 femmes, dont 250 filles mineures ». L’organisation a également aidé avec près de 30 cas de mariage d’enfants.

Bien que le mariage des enfants soit un problème de longue date au Maroc, la réforme juridique et les efforts des groupes militants sont encourageants. Ce sont des signes que le Maroc se rapproche d’une culture sans mariage d’enfants, et par conséquent, d’un avenir sans pauvreté.

– Laya Neelakandan
Photo : Unsplash

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