7 faits sur les droits des femmes au Liban

Droits des femmes au Liban
Bien qu’il ait fait des progrès positifs ces dernières années, le Liban est toujours en retard sur certains de ses homologues régionaux en matière de droits des femmes. Les femmes au Liban n'ont toujours pas de protections importantes contre les abus et la violence, les lois sur le statut personnel et la représentation en vertu du droit civil et religieux. Voici sept faits sur les droits des femmes au Liban.

7 faits sur les droits des femmes au Liban

  1. Code civil et lois religieuses: Le Liban dispose de 15 lois sur le statut personnel fondées sur la religion (chiites, sunnites et druzes) mais n'a pas de code civil couvrant les questions de statut personnel telles que le divorce, la garde des enfants ou les droits de propriété. Les tribunaux religieux président les affaires de statut personnel et fonctionnent avec très peu de contrôle gouvernemental, ce qui entraîne des violations répétées des droits des femmes. Parce que la constitution libanaise garantit le respect du «statut personnel et des intérêts religieux», les autorités religieuses gardent les lois sur le statut personnel sous leur contrôle.
  2. Violence domestique: Le parlement libanais a adopté une loi sur la violence domestique en 2014, qui comprend des mesures de protection, telles que des ordonnances d'interdiction et des réformes de la police et des tribunaux, ainsi que le financement pour promulguer les réformes. La loi a également introduit une définition officielle de la violence domestique dans le code pénal libanais. Cependant, les femmes libanaises sont toujours exposées au risque de viol conjugal qui, en raison de la pression des autorités religieuses, ne fait pas partie du code pénal. La menace ou la violence d'un conjoint de revendiquer le «droit conjugal à des rapports sexuels» est un crime, mais l'acte physique réel ne l'est pas.
  3. Travailleurs domestiques migrants: Le système Kafala permet aux migrants, principalement des femmes d'Afrique et d'Asie du Sud-Est, de travailler au Liban en tant que domestiques. Les employeurs des travailleurs sont responsables de leur résidence légale, ainsi que de la possibilité de changer ou de quitter les employeurs. Les protections du droit du travail, comme le salaire minimum, les limites d'heures de travail et la rémunération des heures supplémentaires, excluent les travailleurs migrants. Ce manque de responsabilité de l'employeur conduit souvent à des cas d'abus verbaux, physiques et sexuels. En mars 2020, l'Organisation internationale du travail (OIT) et le ministère du Travail se sont rencontrés pour discuter de la réforme du système Kafala, mais aucune législation n'a encore été introduite.
  4. Le mariage d'enfants: Le Liban n'a actuellement pas d'âge minimum national du mariage. Au lieu de cela, les tribunaux religieux réglementent quand les gens peuvent se marier. Human Rights Watch a constaté que le mariage précoce peut entraîner un risque plus élevé de viol conjugal, d'exploitation, de violence domestique et de problèmes de santé. Les plus exposés sont les réfugiés syriens et palestiniens au Liban. Le Liban s'est engagé à éliminer le mariage des enfants d'ici 2030 et à le réduire de 20% d'ici 2020. Actuellement, le Conseil supérieur libanais pour l'enfance élabore une stratégie et un plan d'action nationaux pour résoudre ce problème. Cependant, de nombreux projets de loi portant à 18 ans l'âge légal du mariage n'ont pas été adoptés par le parlement libanais en raison de la réaction religieuse.
  5. Représentation en politique: Le gouvernement libanais a créé le ministère des Affaires féminines, cependant, c’est largement symbolique et le premier ministre est un homme. Selon le Global Gender Report Gap, l'égalité des sexes en politique est de 0,01%, le Liban n'ayant jamais eu de femme à la tête de l'État et 97% du parlement étant des hommes. À l’heure actuelle, les organisations de femmes au Liban demandent au Parlement de fixer un quota selon lequel 30% des sièges devraient être réservés aux femmes, car aucun quota n’existe actuellement.
  6. Loi sur la nationalité: Les femmes libanaises ne peuvent pas transmettre leur nationalité à leurs enfants ou à leurs maris étrangers, contrairement aux hommes libanais. Cela prive les enfants de la citoyenneté et augmente le risque d'apatridie. Le gouvernement libanais n'a pas réussi à résoudre ce problème, citant la menace de naturalisation et de réinstallation des réfugiés palestiniens et syriens comme raison de ne pas changer cette loi pour les femmes. La seule exception concerne les mères célibataires, car ce groupe peut transmettre leur nationalité à leur enfant si un an s'est écoulé et que l'enfant est toujours sans nation.
  7. Activisme au Liban: L'un des principaux groupes de défense des femmes au Liban est KAFA. C'est une organisation féministe, laïque, libanaise à but non lucratif qui lutte contre la discrimination à l'égard des femmes. L'organisation se concentre sur la violence familiale, la traite des personnes et la protection de l'enfance. Ce groupe a joué un rôle déterminant dans l’adoption de la loi contre la violence domestique au Parlement libanais.

Bon nombre des revers auxquels les femmes sont confrontées sont le produit du fait qu'environ 2,7 millions de personnes au Liban vivent dans la pauvreté. Les hommes, qui ont toujours détenu le pouvoir politique et religieux, privent les femmes de leurs droits en tant que stratégie visant à maintenir les femmes et les enfants financièrement liés aux hommes. Cela signifie que l'argent reste entre les mains des groupes majoritaires et est utilisé à leur discrétion. Cependant, de nombreux groupes internationaux et nationaux se battent à travers les institutions et sur le terrain pour la représentation, la protection et le pouvoir. Ce militantisme et cette attention peuvent conduire à une nette amélioration des droits des femmes au Liban dans les années à venir.

– Claire Brady
Photo: Flickr

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