Traite des êtres humains en RDC

Traite des êtres humains en République démocratique du Congo
Avec une population de plus de 98 millions d'habitants, la République démocratique du Congo (RDC) est le deuxième plus grand pays d'Afrique. Les riches ressources naturelles du pays, telles que le cuivre, ont maintenu son économie à flot pendant plusieurs années et facilité les alliances avec d’autres nations. Malheureusement, la corruption au sein du gouvernement et l'instabilité et la violence des conflits internes ont conduit à une vague de crises humanitaires et de traite des êtres humains en RDC.

Le problème

La RDC fait partie des pays les moins avancés du monde. Environ 72% de la population vit dans l’extrême pauvreté, laissant la population du pays impuissante et sans protection contre la violence du conflit armé interne. La traite des êtres humains en République démocratique du Congo est donc répandue. Les groupes armés utilisent la violence sexuelle comme une expression de pouvoir et d'arme de guerre pour dégrader les communautés. Les trafiquants prennent également des milliers d'enfants et d'adultes de leurs maisons et les obligent à l'esclavage moderne et au service militaire, mais peu de victimes déposent des rapports en raison de la peur et de la coercition.

Les normes fixées par la Loi sur la protection des victimes de la traite (TVPA) classent la RDC dans la liste de surveillance de niveau 2. Cela signifie que si le pays prend des mesures pour se conformer aux normes de la TVPA, il compte toujours un nombre élevé de victimes de la traite des êtres humains, avec 3107 cas documentés d'enfants échappés à des groupes armés en 2019. Le gouvernement n'a pas non plus fourni la preuve d'efforts croissants pour lutter contre les formes graves de trafic. Voici ce que font certains pour remédier à la traite des êtres humains en RDC.

Lutte contre la traite des êtres humains

Le Free the Slaves Project est une organisation internationale et un groupe de pression qui milite contre l'esclavage moderne. Ses initiatives en RDC incluent le soutien aux groupes locaux pour promouvoir et améliorer l'accès à l'éducation et une transparence accrue des entreprises qui importent des minerais de la RDC. La transparence est de plus en plus importante, car les sociétés minières sont coupables d'avoir recours au travail forcé et les consommateurs ont le pouvoir de faire pression sur les entreprises pour qu'elles utilisent des matériaux d'origine éthique dans leurs choix. De plus, le projet Free the Slaves enseigne aux communautés à se mobiliser pour éliminer l'esclavage et informe les fonctionnaires du gouvernement sur les lois anti-traite et leur devoir de les appliquer. Jusqu'à présent, le projet a renforcé la résistance à l'esclavage dans 15 communautés minières et formé des dizaines d'agents de sécurité et de procureurs civils aux lois sur la traite.

Un autre projet qui contribue à réduire la traite des êtres humains en RDC est la campagne Les enfants, pas les soldats. Le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU a lancé la campagne Les enfants, pas les soldats pour encourager l'action internationale contre le recrutement et l'utilisation d'enfants dans les conflits. Dans le cadre de la campagne, les pays qui ont commis des violations graves contre des enfants doivent signer un plan d'action s'engageant à faire appliquer les lois pénales qui interdisent et sanctionnent le recrutement et l'utilisation d'enfants dans les conflits armés. Après que l'ONU a identifié des milliers de violations graves en RDC en 2012, dont l'enlèvement et le recrutement d'enfants, le pays a signé un plan d'action. En 2017, la campagne a retiré la RDC du plan d'action en raison du respect de la loi visant à mettre fin et à empêcher le recrutement d'enfants. Par exemple, la RDC a jugé plusieurs commandants de groupes armés pour recrutement d'enfants et a signé 21 engagements avec des groupes armés pour mettre fin à l'utilisation d'enfants soldats, ce qui a conduit à la libération de 920 enfants.

Poursuivre le combat

Alors que la RDC a augmenté d’un niveau par rapport aux normes de la TVPA, le gouvernement peut encore faire plus pour appliquer les lois internationales et nationales qui préviennent et interdisent la traite des êtres humains. Le rapport 2020 sur la traite des personnes énumère plusieurs recommandations pour poursuivre les progrès de la RDC pour mettre fin à la traite des êtres humains. Cela comprend l'adoption et l'application de programmes législatifs, la formation des fonctionnaires à l'identification des victimes et l'élaboration de procédures de collecte de données. Cependant, ces initiatives nécessiteront un financement et des conseils d'experts auxquels la RDC n'a pas accès. De toute évidence, mettre fin à la traite des êtres humains est un effort collectif qui nécessite l’aide de tous les membres de la communauté internationale.

– Giselle Ramirez-Garcia
Photo: Flickr

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